L’arrivée du NPD change la donne au sein même de la province la plus polluante au pays (ses émissions de gaz à effet de serre dépassent celles de l’Ontario et du Québec combinées) qui passe d’un gouvernement aveuglé par le pétrole à un gouvernement qui reconnait l’urgence liée à la crise climatique planétaire. Parmi les engagements électoraux du NPD qui auront un impact sur la lutte climatique, mentionnons :
– Hausser de 2 points de pourcentage des impôts aux grandes entreprises.
– Revoir les redevances payées par les entreprises exploitant des ressources énergétiques.
– Favoriser les énergies renouvelables.
– Travailler avec les provinces dans la lutte aux changements climatiques.
– Accélérer la fermeture des centrales de production d’électricité au charbon.
– Refuser de faire pression pour certains projets de pipelines comme Northern Gateway d’Enbridge (Colombie-Britannique) et Keystone-XL (États-Unis).
– Diversifier l’économie.
Fort d’une importante majorité de sièges et plus de 40% des votes, le NPD a le temps pour mettre en place une véritable transition énergétique et pour développer l’énorme potentiel d’énergies renouvelables qui existe en Alberta.
Résister aux pressions des pétrolières
Le travail est toutefois loin d’être terminé pour réussir à forger une province prospère qui ferait non seulement sa juste part dans la lutte aux changements climatiques, mais deviendrait un exemple au pays en diversifiant et en verdissant son économie. Le virage proposé par le NPD mérite d’ailleurs certains bémols, entre autres parce que le parti semble très favorable au projet de pipeline de sables bitumineux Énergie Est de TransCanada. Or, le NPD aurait intérêt à considérer l’incroyable mobilisation qui en cours au Québec qui mènera certainement au blocage du projet de TransCanada, projet qui vise l’exportation du pétrole bitumineux.
Le NPD fait déjà face aux pressions des pétrolières qui ont des milliards à investir et sont désireuses d’augmenter leur profits qui dépendent grandement de l’approbation des nouveaux projets de pipelines. Évidemment, le gouvernement Harper (et possiblement les autres partis fédéraux) continuera de voir des pipelines dans sa soupe et fera tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter leur approbation.
Harper plus isolé que jamais
Avec les États-Unis et Obama qui ont annoncé de nouveaux engagements dans la lutte contre les changements climatiques, le gouvernement Harper est de plus en plus seul dans le camp des parias. En effet, après le Québec, la Colombie-Britannique et l’Ontario, maintenant l’Alberta bouge à son tour. Tout leadership climatique par les provinces est important considérant que le gouvernement Harper continue à faire preuve d’une irresponsabilité monstrueuse face à la crise climatique.
Le prochain défi restera d’élire un gouvernement fédéral qui saura écouter la population et la science et qui nous mettra sur la voie d’une transition énergétique nous menant vers la neutralité carbonique (0 émissions de GES) d’ici 2050. Pour y arriver, nous aurons toutefois besoin d’une grande mobilisation en vue des élections de cet automne.
