Ainsi, pour les groupes membres de la Coalition, il devient urgent de ramener le débat à son enjeu principal, à savoir l’accessibilité aux études. En détournant l’attention vers le conflit et la gestion de celui-ci, le gouvernement occulte les réelles préoccupations que sont l’impact de la hausse sur l’accès aux études et sur le niveau d’endettement, la marchandisation du bien commun, les choix à faire en matière de finances publiques, etc.
De plus, une réelle menace au droit de négocier plane actuellement, ce qui inquiète fortement les groupes membres de la Coalition. Cette dernière juge inacceptable l’attitude du gouvernement à l’égard des associations étudiantes et, à plus forte raison, à l’égard de la Coalition large pour une solidarité syndicale étudiante, la CLASSE. « Afin de dénouer l’impasse, il est grand temps que le gouvernement s’assoit avec l’ensemble des associations étudiantes, puisqu’elles détiennent toutes une légitimité démocratique sans équivoque. Un gouvernement élu par moins du quart des personnes inscrites sur les listes électorales et affichant un taux d’insatisfaction de 73 % est bien mal placé pour faire la leçon », explique Denis Letourneux, vice-président de la vie politique de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).
Les groupes membres de la Coalition continuent de refuser toute hausse des frais de scolarité car cette mesure accroît les inégalités sociales en plus de bafouer le respect du droit à l’éducation. « En nous assoyant ici aujourd’hui, nous exhortons le gouvernement à négocier de bonne foi. Nous souhaitons aussi exprimer notre solidarité aux associations étudiantes, mais également à toute la population qui se fait actuellement manipuler par un gouvernement supposé représenter ses intérêts », ajoute Sébastien Rivard, porte-parole de la Coalition des tables régionales d’organismes communautaires (CTROC).
Le premier ministre a affirmé que son gouvernement n’accepterait de négocier qu’avec celles et ceux qui partagent les « mêmes valeurs » que lui. « Le problème, c’est que les valeurs de ce gouvernement ne sont pas celles de la grande majorité de la population du Québec. Les libéraux ne logent pas à l’enseigne de la solidarité, de la justice, de l’équité et de la démocratie, les valeurs qui sont réellement défendues par les Québécoises et les Québécois, y compris les étudiantes et les étudiants présentement dans la rue », conclut Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ.