C’est la question que se pose la coalition Québec meilleure mine ! devant le projet de garantir un prêt de 58 millions $ pour relancer les activités de la mine d’amiante Jeffrey dans la région d’Asbestos. Québec meilleure mine ! demande au gouvernement de ne pas donner suite à ce projet et d’utiliser son argent pour la création d’un Fonds régional de diversification économique.
Fin de l’omerta sur l’amiante au Québec
La coalition Québec meilleure mine ! est heureuse du débat suscité par la délégation internationale des victimes de l’amiante actuellement de passage au Québec, ainsi que par les autorités de la santé publique. Elle accueille également avec intérêt le dépôt du projet de loi 491 parrainé par Amir Kadir, de Québec Solidaire, visant à interdire l’exploitation de l’amiante et de l’uranium au Québec. L’économie du Québec doit être orientée vers les produits d’avenir et les formes d’énergies nouvelles. La relance de la mine Jeffrey ajouterait 200 000 tonnes annuellement à l’offre mondiale d’amiante. La prestigieuse revue médicale britannique The Lancet enjoignait récemment le gouvernement du Québec à ne pas appuyer ce projet parrainé par la société Balcorp et de cesser l’exportation immorale d’amiante « causant la mort et la maladie chez des populations parmi les plus vulnérables du monde ».
« Peu importe sa forme, l’amiante se décompose en fibres toujours plus fines et invisibles à l’œil nu. Si on les inhale, elles peuvent causer divers cancers et maladies mortelles, dont l’amiantose, le cancer du poumon et le mésothéliome, pour lesquels il n’existe à ce jour aucun remède. À l’échelle internationale, plus de 100 000 personnes meurent chaque année des suites de maladies liées à l’amiante » rappelle la coalition Québec meilleure mine !
L’utilisation sécuritaire de l’amiante Québécois dans le monde : une fumisterie
Une délégation internationale réunissant des victimes de l’amiante et des représentants d’associations ouvrières du Japon, de l’Inde, de la Malaisie et de la Corée présente des preuves irréfutables que l’amiante du Québec n’est pas utilisée de façon sécuritaire dans leurs pays. L’amiante du Québec se retrouve tôt ou tard à l’air libre, dans les usines, dans les décharges publiques, voire même dans des habitations de fortune qui abritent des familles. Des manifestants indiens avaient d’ailleurs interpellé le premier ministre Jean Charest lors de sa visite officielle en Inde pour qu’il fasse cesser l’exportation de ce produit mortel hors de son territoire. Comble d’hypocrisie, avec l’amiante du Québec, le Canada constitue le 4ème pays producteur d’amiante dans le monde alors qu’il en bannit virtuellement l’utilisation sur son propre territoire.
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Pour information :
· Mylène Bergeron, Nature Québec, 418-931-1131
· Coalition Québec meilleure mine ! 514-708-0134, ulapointe_quebecmeilleuremine@yahoo.com
La coalition Pour que le Québec ait meilleure mine ! a vu le jour au printemps 2008 et est aujourd’hui constituée de plus d’une quinzaine d’organismes représentant plusieurs milliers de membres au Québec. La coalition s’est donnée pour mission de revoir la façon dont on encadre et développe le secteur minier au Québec, dans le but de promouvoir de meilleures pratiques aux plans social et environnemental.
Les membres actuels de la coalition : Action boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT) ▪ Association de protection de l’environnement des Hautes-Laurentides (APEHL) ▪ Coalition de l’ouest du Québec contre l’exploitation de l’uranium (COQEU) ▪ Comité vigilance Malartic (projet minier Osisko) ▪ Écojustice ▪ Forum de l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM ▪ MiningWatch Canada ▪ Mouvement Vert Mauricie ▪ Nature Québec ▪ Professionnels de la santé pour la survie mondiale ▪ Regroupement pour la surveillance du nucléaire ▪ Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE) ▪ Sept-Îles sans uranium ▪ Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) ▪ Société pour la nature et les parcs (SNAP-Québec) ▪ Tous nouveaux membres sont les bienvenus.
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Éric Darier, Ph.D.
Directeur de Greenpeace au Québec