Cette semaine, la Knesset entame ses vacances d’été, ses membres ont reçu leurs congés : dans les derniers jours de la session qui prend fin, ils ont fait un grand nombre d’heures supplémentaires pour présenter diverses propositions, dont le dénominateur commun est de sauver l’Etat de ses ennemis intérieurs.
Nous n’évoquerons que quelques-unes d’entre elles : proposition de déclarer le Mouvement islamiste illégal ; d’organiser un référendum pour dire si le gouvernement peut ou non accepter un accord de paix qui inclurait le retrait de Jérusalem-Est ou du plateau du Golan ; de conditionner l’octroi de la citoyenneté à la loyauté envers l’Etat, en tant qu’Etat juif ; de criminaliser les citoyens qui soutiennent les sanctions et/ou un boycott contre Israël, notamment un boycott des produits des colonies. A celles-ci et à toutes les autres, nous devons ajouter la vieille proposition interdisant toute commémoration publique de la Naqba.
Le visage de la Knesset est comme celui de sa plus récente législation : fasciste, avec une opposition qui est la plus minuscule et la plus lamentable. Il n’est pas surprenant, dès lors, que la Knesset ait du mal à accepter en son sein des membres comme Hanin Zoabi, spécialement car il n’est pas possible de l’exclure, pas encore ? Dans cette optique, la Knesset lui a retiré certains de ses droits en tant que personnalité publique élue. Mon cœur est avec Hanin Zoabi, Jamal Zahalkha, Dov Hanin, et la poignée de personnes saines qui restent dans la législature, obligées de côtoyer une centaine de petites brutes grossières et faibles d’esprit qui démontrent à leur égard une violence verbale qui, tôt ou tard, va se transformer en une véritable agression.
Il s’agit d’une législature que nous avons héritée directement de l’agression sanglante contre les habitants de Gaza en hiver 2008/2009. Le vaste soutien, quasiment unanime, aux crimes de guerre d’Olmert, Barak et Ashkenazy a donné naissance à une Knesset fasciste dans laquelle Benjamin Netanyahu ressemble à un homme d’Etat modéré et Tzipi Livni à une gauchiste radicale.
En conséquence, l’Etat d’Israël fait l’expérience en ce moment d’un isolement international sans précédent, et même « l’atmosphère amicale » censée caractériser la dernière rencontre entre Netanyahu et le Président US ne peut dissimuler le sentiment de gêne de la Maison-Blanche devant les actions israéliennes. La violence meurtrière utilisée par l’armée contre la Flottille de la Liberté a choqué le monde entier, non seulement parce qu’il y eut de nombreux morts et blessés, mais surtout en raison du message qu’Israël voulait transmettre au monde : nous faisons ce que nous voulons, sans considération aucune du droit international, de notre image et des implications pour la communauté internationale, notamment nos partenaires stratégiques telle que la Turquie.
« Nous avons montré au monde que nous sommes prêts à devenir fous, » fanfaronnait Tzipi Livni après le massacre dans Gaza, ce qui prouve qu’il y a un héritage de Golda Meir quand celle-ci disait : « Ce qui importe, ce n’est pas ce que les goys disent, mais ce que les juifs font ». Meir avait elle aussi l’habitude de se vanter, avec, entre autres conséquences, la défaite d’Israël dans la guerre du « Yom Kippur » en 1973. Il n’y a aucun doute, un autre « Yom Kippur » attend Israël, bien plus amer que le précédent. Ce n’est qu’une question de temps, et cette fois, il viendra indubitablement du Nord.
C’est une descente folle vers l’abîme, dont on ne connaît pas la fin. Les Grecs avaient l’habitude de dire que, avant de détruire leurs ennemis, les dieux devaient les rendre fous. Toutes les lois proposées dans la dernière période par la Knesset, et le monstre législatif qui leur a donné le jour, expriment cette folie qui précède la chute.