La FTQ et le Syndicat des Métallos ont présenté un mémoire à la Commission parlementaire qui étudie le projet de loi sur la révision de la loi sur les mines, le 24 août dernier. « Il est important de restaurer la confiance » entre les industries minières et les citoyens, ont fait valoir le président de la FTQ, Michel Arsenault, et le directeur des Métallos, Daniel Roy.
« Nous sommes bien d’accord pour que les minières fassent des affaires ici en exploitant notre ressources, mais elle doivent le faire dans les règles de l’art, dans le respect des travailleurs, des citoyens, de l’environnement. Il faut voir plus loin que le cours de la bourse. Le Québec, ce n’est pas le Far West », a soutenu Daniel Roy en s’adressant aux députés membres de la commission.
On constate ces derniers temps une vague d’opposition systématique aux projets miniers. Il faut dire que des compagnies minières délinquantes ont laissé plus de 300 sites miniers orphelins, sans même les réhabiliter après en avoir puisé la ressource. La FTQ et les Métallos ont salué l’obligation faite aux minières dans le projet de loi de verser une garantie financière couvrant l’ensemble des frais de restauration des sites. Ils ouvrent même la porte à la mise sur pied d’un fonds, financé par les compagnies minières actives, pour la restauration des anciens sites désaffectés.
Dans le même ordre d’idée, les syndicats approuvent l’idée d’abaisser le seuil pour la tenue de consultations du Bureau d’audiences publiques en environnement à une production de 3000 (plutôt que 7000 tonnes). Ils saluent aussi le principe de tenir de consultations publiques sur les autres projets miniers, suggérant de confier le mandat aux commissions régionales des ressources naturelles et du territoire. « Les mines constituent souvent le moteur d’une région, qui entraîne le restant de l’économie régionale. Une obligation de consultation publique devrait permettre d’améliorer les projets pour qu’ils soient plus respectueux de l’environnement et des communautés », a fait valoir M. Roy, rappelant que le secteur minier offre des emplois de qualité.
Questionné sur les responsabilités de l’industrie minière et leur capacité à se discipliner, le président de la FTQ a insisté sur le rôle de l’État : « Je connais des compagnies minières qui se conduisent comme de bons citoyens corporatifs dans certains pays, parce qu’il y a des balises et dans d’autres pays, parce qu’il n’y a pas de réglementation, elles sont moins scrupuleuses. Les mines, c’est une richesse naturelle non renouvelable, il faut que ce soit encadré », a affirmé Michel Arsenault.