Cet observateur chevronné de la scène politique américaine livre dans ce livre une analyse percutante de la remontée de la droite dans son pays, après que ses politiques économiques aient mené à la pire crise économique mondiale depuis les années trente.
Il démontre que plutôt que se comporter en coupable repentante après le crash, elle a plutôt repris son discours, ses vieilles recettes et les a présentées comme les seules efficaces pour rétablir la situation, contre toute évidence. On aurait pu s’attendre à ce qu’elle tente de se positionner un peu plus au centre du spectre politique ; nenni ! Elle a enfourché le même cheval et avec le Tea Party elle a même poussé encore plus à droite. Résultat : un succès notable aux élections législatives de 2010.
Comment cela a-t-il pu se produire ? Selon l’auteur, elle a su s’emparer du sentiment de colère populaire. Elle l’a retravaillé à sa manière laissant sous couvert les éléments embarrassants et mettant en lumière ceux qui l’avantageait dans l’opinion publique. Et en utilisant tous les vecteurs de diffusion dont elle a le contrôle ou qui l’appuient.
De leur côté, explique T. Frank, les libéraux, essentiellement le parti Démocrate, n’étaient pas intéressés par ce sentiment. Ils seraient trop éloignés intellectuellement et matériellement de la population pour pouvoir intégrer sa réalité et sa vision des choses.
Il met l’accent sur cette faillite de la gauche qui a dégagé l’espace pour qu’une grande partie de la population soit sensible aux mystifications et autres mensonges de la droite.