" J’ai mis longtemps à savoir une chose simple, je ne supporte pas de voir que ce que j’ai vu disparaisse ", confiait Alain Cavalier.
Les soldats israéliens visent la caméra du filmeur et y logent des balles ; craignant ses images qui tissent un lien avec la vie aux frontières du risque et de l’espoir. Des images contre le rudoiement, l’expropriation d’une patrie. Contre l’oubli, pour que reste une trace, une mémoire d’une terre. "Quand je filme j’ai l’impression d’être protégé... Je dois continuer à filmer... Je filme pour guérir ", dit Emad Burnat qui aime sa caméra autant, parfois plus que sa vie. 5 caméras brisées, une histoire palestinienne est un regard ému, différent sur ce conflit qui dure. Un film d’un cinéaste fellah qui entre de plain-pied dans le monde du cinéma sans apprêt, avec vision, foi et passion.
5 Brokens Cameras est le deuxième film palestinien nommé aux Oscars (après Paradise Now de Hani Abu-Assad) dans la catégorie du meilleur long-métrage documentaire. Emad Burnat et sa famille ont été retenus pendant une heure, par les services de l’immigration à l’aéroport de Los Angeles. Le check point américain pour voyageurs basanés aux noms suspects. Son ami, le documentariste Michael Moore a vite répandu la nouvelle sur Tweeter :
"Emad Burnat, Palestinian director of Oscar nominated "5 Broken Cameras" was held tonight by immigration at LAX as he landed to attend Oscars. February 20, 2013 7:39 am. "
"Apparently the Immigration & Customs officers couldn’t understand how a Palestinian could be an Oscar nominee. Emad texted me for help."
"It’s nothing I’m not already used to," he told me later."When u live under occupation, with no rights, this is a daily occurrence."