Victime de s’être librement exprimé, le blogueur a été rendu coupable par l’État saoudien d’avoir créé « un site web portant atteinte à la sécurité publique et ridiculisant des personnalités islamiques ». Sa première condamnation à 7 ans de prison et à 600 coups de fouet a été rejetée en appel, mais il a été rejugé en mai 2014 et condamné à 10 ans d’emprisonnement, 1000 coups de fouets et une amende d’un million de riyals saoudiens (près de 290 000 $).
Vendredi dernier, sous le silence honteux des gouvernements canadiens et québécois, il a été frappé de 50 coups de fouet, une peine qu’il doit subir en public après la prière du vendredi durant 20 semaines. « Les premiers ministres Harper et Couillard doivent agir pour que cesse ce traitement barbare et permettre à Raif Badawi de retrouver sa famille, qui s’est réfugiée à Sherbrooke, a poursuivi Jacques Létourneau. Leur inaction est honteuse. Nous craignons pour sa vie. »
La dernière semaine a été particulièrement difficile sur le front de la liberté d’expression, avec les événements tragiques survenus à Charlie hebdo et le châtiment inhumain subi par Raif Badawi. « Les représentants du Canada et du Québec doivent intervenir au plus tôt auprès des autorités saoudiennes pour réclamer sans condition la libération de ce prisonnier d’opinion », a mentionné le président de la CSN.
En décembre dernier, le conseil confédéral de la CSN a voté une résolution d’appui à la libération de Raif Badawi, arrêté pour avoir créé un site Internet de débat politique et social, et plaidant pour la liberté d’expression. La CSN a écrit au roi Abdullah bin Abdul Aziz Al Saud, au prince Mohammed bin Naif bin Abdul Aziz Al Saud, ministre de l’Intérieur, et à Yousuf Rashad A. Abuaish, ministre et chargé d’affaires de l’ambassade du Royaume d’Arabie saoudite à Ottawa, afin que les autorités saoudiennes :
– amnistient immédiatement Raif Badawi, et toutes les autres personnes détenues pour avoir exercé leur liberté d’expression, et les libèrent immédiatement et sans conditions ;
– se conforment au droit international afin d’assurer le respect des droits de la personne en Arabie saoudite.
Ce midi, des représentants de la CSN participeront à la vigile organisée par Amnistie internationale à 12 h 30 devant le Complexe Guy-Favreau, un édifice gouvernemental fédéral.