Après qu’on ait réussi à arracher cet engagement à monsieur David Levine, ce dernier a fait mention de plusieurs conditions devant être remplies afin d’atteindre l’objectif fixé. Il a notamment parlé d’un plus grand nombre de patient-e-s pour chaque omnipraticien, d’un accès plus rapide pour les médecins aux tests diagnostic, de l’introduction d’une approche gériatrique dans les centres hospitaliers et d’une augmentation des soins à domicile. Autant de prérequis et de « si » sur lesquels monsieur Levine a bien peu d’emprise. D’autant plus que ces « conditions » nécessaires au désengorgement des urgences ne sont pas nées d’hier. Déjà, en 2003, Jean Charest avait fait des problèmes vécus dans les urgences sa priorité. « Pourquoi, maintenant, en 2011, devrait-on croire à l’idée magique que le problème va se résorber d’ici 2015 alors que les mêmes préoccupations subsistent depuis déjà plusieurs années ? », de s’interroger Régine Laurent, présidente de la FIQ.
Par ailleurs, monsieur Levine a fait abstraction d’une condition importante, d’un autre « si » devant être pris en considération. Celui de la pénurie de main-d’œuvre et de la nécessité d’y remédier. Les chiffres illustrant cette pénurie parlent d’eux-mêmes. « Dans un tel contexte, il est inconcevable de croire que le personnel en place pourra pallier la pénurie indéfiniment et il l’est encore plus de prendre le tout à la légère en niant les faits ou en les contournant comme le font messieurs Bolduc et Levine ! », de poursuivre madame Laurent.
« Devant toutes les conditions devant être remplies pour arriver à la cible fixée par monsieur Levine, j’ai malheureusement bien peu d’espoir pour les patient-e-s et les professionnelles en soins du réseau public qui devront encore une fois payer les frais des problèmes d’engorgement vécus dans les urgences. Les engagements et les paroles exprimés n’ont plus de réelle valeur puisque la situation demeure inchangée et les objectifs non atteints. Quand pourrons-nous enfin soigner la population au Québec dans des délais acceptables ? Quand cessera-t-on enfin de banaliser les délais d’attente interminables ? Quand arrêtera-t-on de transférer le poids sur le dos des professionnelles en soins du Québec ? », de conclure madame Laurent.