Par le biais de demandes d’accès à l’information réalisées à l’automne 2021, le SPGQ a obtenu et analysé plusieurs contrats de service, confiés en sous-traitance en 2019-2020, s’apparentant à des tâches professionnelles. À RQ, le syndicat a recensé 34 contrats de service qui s’élève à plus de 20 millions $. À la CNESST, le SPGQ s’est penché sur 39 contrats de service totalisant 33 millions $. De ces 73 contrats, 58 concernaient le domaine des technologies de l’information (TI).
À travers l’étude de ces contrats de service, le plus grand syndicat de professionnels du Québec a voulu vérifier si le coût des travaux confiés en sous-traitance est plus ou moins élevé que s’ils avaient été réalisés par des professionnels à l’emploi de RQ et de la CNESST. Aussi, le SPGQ a souhaité estimer les montants qui auraient pu être épargnés ou versés en trop par ces deux importants organismes gouvernementaux.
L’analyse des contrats pour RQ révèle que le taux journalier moyen d’un consultant s’élève à environ 950 $, alors que celui d’une ressource interne est d’environ 410 $, incluant les avantages sociaux. Si ces travaux avaient tous été réalisés par des professionnels de RQ, les coûts s’élèveraient à près de 14 millions, soit une économie de plus de 30 % ou d’environ 6,5 millions $.
Un examen similaire des contrats de sous-traitance à la CNESST démontre que le taux journalier moyen d’un consultant s’élève à près de 685 $ alors qu’il est de 430 $ pour une ressource interne. La réalisation de ces travaux par des professionnels de la CNESST aurait ainsi coûté moins de 23 millions, générant du même coup une économie de plus de 30% ou de près de 10,5 millions $.
Conscient que le gouvernement québécois ne peut tout réaliser lui-même, le SPGQ plaide depuis plusieurs années pour que les travaux confiés en sous-traitance soient circonscrits à des besoins ponctuels et spécialisés. Or, les travaux touchant le cœur des activités des organisations gouvernementales devraient être réalisés ou rapatriés à l’interne, selon le SPGQ. En 2019-2020, la valeur des contrats de service des ministères et organismes de l’État québécois s’élevait à près de 3 milliards $. Si ces travaux avaient été confiés à du personnel interne, le gouvernement aurait potentiellement économisé plus d’un demi-milliard $.
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