La présidente de la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), Valérie Fontaine, se dit profondément choquée par les propos tenus hier par le premier ministre et la présidente du Conseil du trésor.
« Si M. Legault et Mme LeBel pensaient ainsi nous convaincre de mettre fin à nos moyens de pression et d’accepter l’inacceptable, ils se sont sérieusement gourés. En fait, leurs propos ont eu tout l’effet contraire, en renforçant la mobilisation de nos membres, tellement ils étaient sournois », affirme la leader syndicale.
Des propos tordus et faux
Valérie Fontaine accuse d’ailleurs le chef du gouvernement et sa ministre d’essayer de tromper la population en soutenant qu’ils offrent 8 % d’augmentation salariale aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public.
« Ce n’est pas 8 % d’augmentation qui nous est offert, mais bien 5 % sur 3 ans. C’est tordu d’inclure les montants forfaitaires, non récurrents, dans le calcul. De plus, ils savent très bien que l’indexation conditionnelle proposée au 31 mars 2023 risque fort peu d’être réalisée. Pourtant, M. Legault et Mme LeBel osent nous dire en pleine face que leur offre est de 8 % alors qu’ils savent l’un et l’autre que c’est entièrement faux », dénonce la présidente de la FPSES-CSQ.
Pas question de renoncer à une vraie négociation
Cette dernière blâme également M. Legault et Mme LeBel d’avoir fait le choix politique de donner beaucoup à certains groupes qualifiés de « prioritaires », mais en créant une disparité énorme entre ce qui leur est offert et ce qui est proposé aux autres corps d’emploi. « C’est choquant de se voir proposer 540 000 dollars pour régler notre convention alors que ce n’est pas un secret qu’il y a des milliards consentis ailleurs. On voit difficilement comment cheminer vers une entente satisfaisante pour nos membres alors que nos demandes pour améliorer les conditions de travail sont légitimes, tout comme celles pour améliorer les salaires des plus bas salariés que nous représentons », de dire Valérie Fontaine.
« Dans ce contexte, nous réitérons que l’enveloppe sectorielle famélique de la FPSES-CSQ est inacceptable et doit être rehaussée. Les demandes patronales, qui viennent précariser davantage les emplois du personnel de soutien ou qui visent à récupérer sur leurs conditions de travail, sont insoutenables. Le gouvernement abuse de notre bonne foi. Le personnel de soutien des cégeps est digne de voir ses conditions de travail améliorées et de recevoir des augmentations versées entièrement dans les 56 échelles salariales des corps d’emploi que nous représentons dans les cégeps : le montant forfaitaire, c’est non », conclut la présidente de la FPSES-CSQ, Valérie Fontaine.
La FPSES-CSQ poursuivra les discussions à la table de négociation, mais l’appel à l’intensification, par le gouvernement, pourra se concrétiser seulement si les offres patronales bougent. La tolérance du personnel de soutien à être déconsidéré et négligé par les cégeps et le gouvernement, dans le cadre de cette négociation, a ses limites.
Les membres de la FPSES-CSQ seront donc en grève le 13 mai prochain.
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