« On trouvait qu’il manquait des éléments majeurs à la consultation nationale. Le Ministère ne posait pas les questions importantes aux enseignants qui vivent l’école au quotidien. De plus, il ne nous a laissé qu’une place infime pour nous exprimer au cours de ce processus. Or, la voix des enseignants doit impérativement être entendue, d’autant plus quand il est question de réussite éducative », a affirmé Josée Scalabrini, présidente de la FSE.
Ainsi, ce sont 70 % des enseignantes et enseignants de la FSE qui trouvent que les conditions d’apprentissage des élèves se sont détériorées au cours des cinq dernières années. De plus, selon le personnel enseignant, les trois facteurs ayant le plus nui à la réussite éducative au cours des cinq dernières années sont l’intégration des élèves en difficulté sans les services suffisants (53 %), l’alourdissement de la tâche du personnel (19 %) et les compressions budgétaires (16 %), trois éléments qui ne sont d’ailleurs pas étrangers les uns aux autres.
De l’avis des enseignantes et enseignants de la FSE, plusieurs éléments auraient un impact positif sur la réussite éducative des élèves : augmenter les services aux élèves en difficulté (98 %), intervenir dès la petite enfance auprès des élèves en difficulté et leur famille (99 %), revoir la composition de la classe (98 %), améliorer les conditions d’enseignement en début de carrière (94 %) et laisser au personnel enseignant plus d’autonomie dans son travail (88 %).
« Nous savions que les conditions de travail étaient plus difficiles depuis quelques années en raison, notamment, des compressions de l’ordre d’un milliard de dollars dans le réseau. Or, ce sondage confirme que les compressions ont fait mal et que les conditions d’apprentissage des élèves se sont dégradées depuis cinq ans », remarque Josée Scalabrini.
« Les solutions sont claires pour les enseignants : la réussite éducative au Québec s’améliorera avec davantage de services aux élèves et plus de soutien pour les enseignants, un plus grand équilibre dans la composition de la classe et plus d’autonomie professionnelle. Il est donc plus que temps pour le gouvernement de reprendre les choses en main, d’écouter les enseignants et de se donner une vision cohérente et complète de la situation, avec les ressources nécessaires pour investir dans la réussite et dans l’avenir de la société », a-t-elle conclu.
Plus de 1 075 membres de la FSE ont répondu à ce sondage Web qui s’est tenu du 21 au 27 novembre 2016. La marge d’erreur est de plus ou moins 3 % avec un niveau de confiance de 95 %.
Le sondage est disponible sur le site de la FSE au fse.lacsq.org.