« On nous parle d’une recherche comme avantage concurrentiel sur la scène internationale, d’une recherche orientée vers des buts précis. Mais qu’est-ce qu’une telle recherche ? » lance Blandine Parchemal, secrétaire aux affaires académiques de l’Association. Toute la dimension liée au savoir, à la réflexion, à la conception de nouvelles idées est évacuée : il est simplement question de recherche orientée vers des besoins spécifiques, à court terme, pour attirer des sommes considérables. « Nos universités ressemblent de plus en plus à des laboratoires de recherche et développement qui vendent des brevets à bas prix pour favoriser les profits du secteur privé », dénonce Blandine Parchemal.
Pour l’ASSÉ, le gouvernement doit faire volte-face et favoriser le développement d’une saine culture de recherche à l’intérieur des murs de l’université québécoise, en rétablissant un juste équilibre entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée. L’Association condamne d’ailleurs les coupures d’importance aux fonds de recherche québécois, qui représentent un désinvestissement inquiétant favorisant l’installation du financement privé.
Sur un autre plan, l’Association est vivement déçue des orientations gouvernementales en matière de frais de scolarité. « L’indexation des frais de scolarité fait de l’éducation un produit marchand. En excluant les autres options, le gouvernement trahit les étudiants et étudiantes », souligne Jérémie Bédard-Wien. Selon les chiffres de l’économiste Pierre Fortin, mandaté par le gouvernement, la gratuité scolaire augmenterait la fréquentation universitaire. « Le ministre veut-il vraiment priver jusqu’à 26 000 étudiants et étudiantes d’accès à l’université parce que son gouvernement est incapable de voir plus loin que l’austérité budgétaire ? »