Une pétition qui réclame l’annulation d’accusations portées dans le cadre des manifestations étudiantes du printemps dernier est en ligne depuis le 21 février sur le site de l’Assemblée nationale :http://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-3567/index.html
Les mises en accusation ou l’émission de constats d’infraction qui prennent appui sur le Code de la sécurité routière ou certaines autres lois provinciales et règlements municipaux et qui ont visé ou viseraient dans l’avenir à dissuader, interrompre, empêcher ou sanctionner les participants à une manifestation pacifique populaire - qu’il s’agisse d’étudiant.E.s ou de quelque autre catégorie de citoyens - pourrait constituer un usage abusif de l’autorité, voire son détournement. C’est sur cette base qu’un nombre considérable d’étudiant.E.s a été appréhendé, souvent aléatoirement et arbitrairement par les forces policières, alors que ces manifestants étaient, à l’instar de milliers d’autres, simplement engagés dans une cause politique collective. Outre l’impact direct sur les accusés, les poursuites qui découlent de ces interpellations risquent d’avoir pour effet de dissuader les citoyens d’exprimer leur dissidence politique, et cela, peu importe l’issue des procès éventuels.
Nous réclamons du gouvernement une décision politique qui mette un terme à ces poursuites et en annule rétroactivement les conséquences parce qu’elles sont injustes et parce qu’elles entravent le plein exercice des droits fondamentaux propres à toute société démocratique, notamment le droit à la liberté d’association, d’expression et de réunion pacifique.
Nous vous invitons à signer et à faire circuler dans vos réseaux respectifs cette pétition qui s’inscrit dans un effort collectif de vigilance citoyenne et de revendication du respect des droits démocratiques. Pour que soient reconsidérées sérieusement et dans le contexte spécifique d’une contestation sociale, les logiques qui sous-tendent les formes de répression et les sanctions appliquées aux manifestants, car telles qu’on les connaît actuellement, les accusations et sanctions apparaissent à plusieurs égards abusives et de surcroît menaçantes pour l’exercice de la démocratie.
Photo : Marie-Hélène Tremblay - Le Devoir