« On cause tellement de la responsabilité de l’individu en oubliant l’une des formes les plus répandues de problèmes de santé mentale : le travail qui mène à l’épuisement professionnel ou à la détresse psychologique », affirme Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire.
Selon l’Enquête québécoise sur les conditions de travail, d’emploi et de santé et de sécurité du travail (EQCOTESST), une personne sur cinq travaille plus de 40 heures par semaine et près d’un tiers des Québécoises et des Québécois n’a pas droit à plus de deux semaines de vacances par année.
« Je pense au représentant du service à la clientèle qui doit répondre à des exigences toujours plus hautes dans un environnement stressant. Je pense à la caissière de supermarché qui a peur de tomber malade ou de prendre un jour de congé pour s’occuper de ses enfants. Je pense à l’éducatrice de CPE qui doit mettre les bouchées doubles pour tenir à bout de bras les services abandonnés par le gouvernement Couillard. Nous n’avons pas le droit de les laisser tomber », ajoute Mme Massé.
Un gouvernement solidaire s’engagerait à réviser la Loi sur les normes du travail pour assurer à tous les travailleuses et les travailleurs :
– Des vacances annuelles payées plus longues ;
– Une demi-journée de maladie payée par mois ;
– Deux jours de congé sans solde personnels par année ;
– Deux congés payés de plus par année ;
– Cinq congés payés pour responsabilité familiale sur les 10 jours prévus par la Loi.
En outre, Québec solidaire s’engage à renforcer les soins de première ligne et inclure les services de psychothérapie dans les services remboursés par la RAMQ, comme le réclament les étudiantes et les étudiants en psychologie. En outre, il est temps de rattraper le retard honteux accusé par Québec - tous les gouvernements confondus - et financer adéquatement les ressources offertes par le milieu communautaire en santé mentale.
Santé et services sociaux : les conséquences de la réforme Barrette
Le député de Mercier, Dr Amir Khadir, s’inquiète des conséquences de la réforme Barrette en matière de santé mentale. Le chambardement actuel que connait le réseau de la santé et des services sociaux du Québec continue de pousser les professionnelles et les professionnels de la santé vers l’épuisement professionnel, comme le révélait en novembre un reportage de Radio-Canada faisant état de la multiplication des incidents dans l’unité des naissances du CHU Sainte-Justine.
Un syndicat représentant des employé-es- du réseau a tiré la sonnette d’alarme cette semaine : 60% du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux ont coché un indice de détresse élevé ou très élevé dans le formulaire de sondage, conséquence du manque de financement du Plan d’action en santé mentale (PASM).
« Il ne fait aucun doute que le gouvernement libéral enverra de nombreux gazouillis aujourd’hui pour souligner son appui à la cause, mais il ne convaincra personne : l’attrition délibérée du réseau de la santé et des services sociaux a comme conséquence directe de jeter la première ligne dans le gouffre du stress et de l’épuisement professionnel. Les belles paroles ne suffisent plus, il est temps de traiter les maux à la source et de répondre aux besoins criants du réseau ! » lance Dr Khadir.