« Notre système de santé souffre de dysfonctionnements importants. Les équipes de soins directs aux patient-e-s sont surchargées et épuisées depuis de nombreuses années. Cette situation fait en sorte qu’elles se retrouvent, bien malgré elles, dans l’obligation de prioriser des soins lorsqu’elles ne sont pas en mesure de tous les donner. Au bout du compte, ce sont les clientèles, le personnel soignant et les personnes proches aidantes qui en souffrent. La crise de la COVID-19 a levé le voile sur une situation inacceptable qui perdure depuis trop longtemps. Au Québec, nous devons pouvoir compter sur une garantie de niveau de soins qui n’est pas tributaire des compressions budgétaires, qui ne changent pas au gré des décisions politiques prises par les gouvernements ou celles prises par les établissements de santé », d’exprimer conjointement les signataires du plaidoyer.
Attraction et rétention
Pour l’ensemble des porte-parole, il ne fait aucun doute que les ratios sécuritaires doivent être une norme obligatoire applicable partout, afin d’avoir en tout temps des équipes de soins complètes et compétentes. Ils sont nécessaires pour attirer du personnel dans le réseau et afin que les personnes qui y travaillent déjà puissent demeurer en santé et jouir d’un environnement de travail valorisant, et ce, au bénéfice des soins offerts à la population du Québec. « Plusieurs personnes pensent, à tort, qu’en raison de la pénurie, il n’est pas possible d’implanter des ratios. Au contraire, ces derniers donneront l’impulsion nécessaire pour attirer et retenir les professionnel-le-s en soins dans le réseau public de santé. C’est exactement ce qu’ont réussi à faire la Californie et l’État de Victoria en Australie en implantant des ratios », de poursuivre les porte-parole.
Les signataires appellent donc le gouvernement à adopter, dès maintenant, une loi garantissant des ratios sécuritaires minimums pour assurer la sécurité et la qualité des soins offerts au Québec. « Pour soutenir cet élan, nous demandons au gouvernement de mettre en œuvre une stratégie nationale de la main-d’œuvre en santé pour recruter, former, soutenir et maintenir à l’emploi le personnel soignant suffisant pour assurer la présence d’équipes compétentes et complètes, et ce, partout dans la province. Ensemble, agissons pour sauver des vies, pour améliorer les soins de santé et pour préserver la dignité de la population québécoise », de conclure les porte-parole.
Le plaidoyer est disponible à l’adresse ratiosensante.org. Les signataires réclament plus précisément que :
– Cette loi sur les ratios professionnel-le-s en soins/patient-e-s assure le respect des ratios établis en tout temps, et ce, partout au Québec.
– La loi définisse explicitement les ratios à mettre en place selon les besoins des groupes de clientèles et de la population, et ce, pour tous les contextes de soins de 1re, 2e et 3e lignes.
– La loi prévoie également que les établissements de santé soient imputables de sa mise en œuvre et de son respect.
– La loi permette enfin les rehaussements des ratios au besoin, selon l’état de santé des patient-e-s, les besoins des communautés et la complexité des soins.
Les signataires du plaidoyer pour une loi sur les ratios sécuritaires en soins de santé au Québec sont : Association québécoise des infirmières et infirmiers (AQII), Association québécoise des infirmières et infirmiers en gérontologie (AQIIG), Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ, FIQP| Secteur privé, Groupe de concertation et d’influence en soins infirmiers du Québec (GCISIQ), Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ), Médecins québécois pour le régime public (MQRP), Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ), Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), Proche aidance Québec, Réseau FADOQ, Regroupement interprofessionnel des intervenants retraités des services de santé (RIIRS).
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