« Le rassemblement citoyen du 12 février dernier, une pétition signée par 14 000 personnes en quelques jours à peine, les 2000 messages envoyés directement au DGE et maintenant les élus et les groupes communautaires qui unissent leur voix, c’est du jamais vu pour un enjeu de redécoupage de la carte électorale. Soyons clairs : tous affirment que la proposition du second rapport de la CRÉ ne respecte pas le critère de communauté naturelle’ en divisant le quartier Centre-Sud et en le diluant dans des circonscriptions qui ne le représente pas. L’ampleur de cette mobilisation est impressionnante et fait une belle démonstration de la communauté naturelle du quartier. Je me demande comment le DGEQ pourra ignorer ça ! » lance Mme Massé.
Rappelons que le maire de Montréal, Denis Coderre, a déposé le 14 février dernier au conseil d’arrondissement de Ville-Marie une motion demandant de « respecter et conserver Sainte-Marie-Saint-Jacques ». La motion a été adoptée à l’unanimité par les élus de l’arrondissement.
Des groupes communautaires attachés à leur comté
« La spécificité de Sainte-Marie-Saint-Jacques est bien réelle. Le principal enjeu, c’est la représentation des citoyennes et des citoyens. Le Centre-Sud est un quartier pauvre, qui a besoin d’attention particulière, s’appuyant sur un milieu communautaire dynamique et uni. Les organismes membres de la CDC sont d’avis qu’il est impossible de nier la communauté naturelle qui existe et qui s’est développé sur des décennies entre les gens du quartier », déclare François Bergeron, directeur de la Corporation de développement communautaire Centre-Sud.
« Ce que je dis, c’est que peu importe la personne élue, il est crucial pour les personnes LGBTQ de conserver Sainte-Marie-Saint-Jacques. C’est un endroit unique au monde et la communauté est suffisamment importante pour que la personne qui représente le comté doive prendre en compte ses intérêts. Si on dilue son importance, ce sera vraiment une perte, car il sera plus difficile pour ses membres de faire entendre leur voix, voix qui est déjà marginalisée » affirme Marie-Pier Boisvert, directrice générale du Conseil québécois LGBT.
« La circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques regroupe de nombreuses communautés des plus défavorisées de Montréal. La réalité de ce secteur de l’Île ne peut donc être comparée à celle de Westmount. Cette décision unilatérale du DGEQ va malheureusement diluer les voix de milliers de personnes en situation de précarité et ainsi encourager le cynisme vis-à-vis de nos institutions démocratiques », a conclu Robert Beaudry, directeur de l’organisme le PAS de la rue.
Le conseiller de ville du district Saint-Jacques de l’arrondissement de Ville-Marie, Richard Bergeron, et la députée fédérale de Laurier-Sainte-Marie, Hélène Laverdière, ont également donné leur appui au mouvement pour sauver Sainte-Marie-Saint-Jacques.