Pour le député de Jean-Lesage, il s’agit là de l’opportunité de réclamer à l’usine des normes plus sévères - celle-ci étant, malheureusement, trop souvent écartée du débat public quant à la qualité de l’air dans le secteur.
Des émissions de polluants qui inquiètent
Pourtant, les données publiques concernant l’usine, récemment analysées par un expert indépendant mandaté par l’équipe du député, montrent que la White Birch est responsable de l’émission d’importantes quantités de contaminants atmosphériques :
« Nous savons maintenant, données à l’appui, que la pollution de la White Birch va bien au-delà des odeurs nauséabondes qui s’en échappent. Pour certains contaminants, comme les composés organiques volatiles (COV), les rejets de l’usine sont beaucoup plus élevés que ceux constatés à l’incinérateur, parfois jusqu’à 76 fois plus ! », déclare Sol Zanetti.
Selon les données disponibles, l’usine de pâtes et papiers figure clairement parmi les responsables de la « soupe toxique » de Limoilou et de la Basse-Ville. Outre les COV, l’usine rejette également des quantités préoccupantes de monoxyde de carbone, d’oxydes d’azote et de particules fines.
« Il est inconcevable que la quasi-totalité des polluants actuellement rejetés par la White Birch ne fasse l’objet d’aucune norme dans l’attestation actuelle. De plus, l’une des seules normes imposées, concernant les particules en suspension totales (PST) est cinq fois plus permissive que celle imposée à l’incinérateur. On parle de la santé de dizaines de milliers de personnes : la White Birch ne peut pas indéfiniment se défiler de ses responsabilités envers ses voisins. Il est temps que le gouvernement s’en mêle ! » ajoute M. Zanetti.
Des normes plus sévères demandées par la population
Le député de Jean-Lesage dénonce la situation, aux côtés de représentants citoyens - le Mouvement pour une ville zéro déchets, ainsi que les conseils de quartier de Maizerets, de Saint-Roch et du Vieux-Limoilou. Tous ont uni leur voix afin de demander au gouvernement du Québec un resserrement des normes demandées à l’entreprise par respect pour la population du secteur déjà aux prises avec un important problème de pollution atmosphérique.
« Visiblement, ce qui est demandé actuellement à la White Birch, en matière de contrôle des émissions polluantes, est insuffisant. Aujourd’hui, on demande au gouvernement du Québec d’agir concrètement sur ce dossier : on ne peut renouveler l’attestation d’assainissement à l’identique. La pollution issue de l’usine n’est pas une fatalité. Avec les outils et les technologies disponibles aujourd’hui, c’est une situation qui pourrait être réglée ou atténuée », indique le président du conseil de quartier du Vieux-Limoilou, Raymond Poirier.
« La White Birch s’inscrit dans un contexte particulier, parce qu’elle contamine notre air aux côtés d’autres grands pollueurs comme le Port de Québec et l’incinérateur. On se bat depuis des années pour imposer des normes plus strictes à l’incinérateur, c’est inacceptable que l’usine de pâtes et papiers juste à côté s’en tire avec si peu de restrictions », renchérit Marcel Paré, du Mouvement pour une Ville Zéro déchet.
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