Le samedi 16 octobre dernier, plusieurs centaines de milliers de travailleurs ont manifesté à Rome à l’appel de la FIOM - le syndicat des métallos de la CGIL, principale centrale du pays - contre la volonté de la direction de la FIAT et de la Cofindustria (le patronat italien) de liquider les conventions collectives. Outre l’appui du gouvernement, le patronat jouit également de la complicité des autres centrales syndicales (CISL et UiL) et d’une attitude jusqu’à présent passive de la CGIL.
Mais le succès de la manifestation du 16 octobre, qui démontre la capacité de mobilisation de la classe ouvrière et sa volonté de lutte - le slogan dominant était « grève générale ! » - a changé la donne et marque une nouvelle étape dans la situation sociale italienne. Mis sous pression, le secrétaire général de la CGIL, Epifani, a annoncé une « journée d’action » pour le 27 novembre prochain, permettant « d’évaluer » la possibilité d’une grève générale.
Parallèlement, le mouvement étudiant est en train de se remobiliser contre les mesures d’austérité dans l’enseignement supérieur.
L’Italie pourrait donc connaître prochainement une vague de mobilisations similaire à celle qui se déroule actuellement en France. Cette évolution s’inscrit en outre dans un cadre politique marqué par la crise du berlusconisme et de son bloc au pouvoir, face à un centre-gauche incapable de se constituer en véritable alternative.