« La ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a beau avoir annoncé une réorientation du projet, le 10 avril dernier, leur détresse et le désabusement sont tels que nos technologistes médicales restent résolument sceptiques quant à ses intentions », ont souligné aujourd’hui, à Rimouski, Mélanie Bernier, Guylaine Michel et Jean-François Travers, représentant·e·s national·e·s dans les régions respectives du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et de Chaudière-Appalaches.
« Nous avons cru opportun de nous regrouper parce que nous vivons des problèmes communs avec OPTILAB : absence de communication liée aux changements, climat profond d’incertitude, pénurie de main-d’œuvre dans les laboratoires, temps supplémentaire offert en continu et ‒ de plus en plus ‒ de façon obligatoire, allongement des journées de travail (9 à 12 heures), stress et épuisement du personnel, départs anticipés à la retraite, difficulté de formation des stagiaires et perte d’attrait dans les programmes collégiaux pour renouveler les effectifs de la profession. La cour est pleine, et cette réorientation annoncée par la ministre doit absolument en tenir compte. »
« Avec OPTILAB, nos technologistes ne sont jamais informées de la façon dont les choses vont se faire et ce n’est qu’à la toute dernière minute qu’elles apprennent les changements qui les concernent, souligne Mélanie Bernier, représentante nationale de l’APTS dans le Bas-Saint-Laurent. Dans notre région tout va continuer comme prévu, a récemment indiqué la direction du CISSS. Et tout laisse croire que les choses vont s’accélérer dans la prochaine année et que les transferts vont se poursuivre, malgré l’annonce de la ministre. »
« Dans nos rangs, c’est l’hécatombe, s’insurge de son côté Jean-François Travers, représentant national de l’APTS dans Chaudière-Appalaches. La surcharge de travail ne cesse de croître, en dépit des nombreux quarts de travail qui sont ajoutés. Les listes de rappel sont pratiquement vides. On peine à trouver des ressources pour faire du remplacement. Les technologistes sont épuisées. On assiste à des départs vers le secteur privé, et beaucoup sont actuellement tentées par cette solution car rien n’est fait sur le terrain pour améliorer les choses. »
« La pénurie de personnel qui sévit dans l’Est-du-Québec est lourde de conséquences pour la Gaspésie, où l’éloignement rend très difficile l’attraction de la main d’œuvre, souligne Guylaine Michel, représentante nationale de l’APTS dans cette région. Les gens sont très inquiets pour la relève et l’avenir de la profession. Cette pénurie met beaucoup de pression sur les équipes en place, qui n’ont pas les ressources nécessaires pour faire face aux imprévus sans mettre leur propre santé en danger, car elles sont constamment exposées à de l’épuisement professionnel et à de la détresse psychologique. »
« On justifie OPTILAB au nom de la qualité, du contrôle des coûts, de la traçabilité, de l’efficience, etc., au bénéfice des patient·e·s et de la population, sauf que l’aspect humain est une considération tout à fait accessoire dans ce beau discours lorsqu’il s’agit des employées qui sont les plus concernées par cette réforme. En fait, il n’y aura de vraie " réorientation " que si OPTILAB tient enfin compte de nos technologistes médicales dans toutes les régions, qu’on les respecte, qu’on les informe, qu’on les écoute et qu’on les soutient, elles qui jouent un rôle tout aussi nécessaire que celui du personnel soignant », ont conclu les trois représentant·e·s de l’APTS.
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