Ce rapport final, publié hier, balaie toutes les avancées obtenues lors des sessions précédentes dans le rapport intérimaire et qui avaient été avalisées par l’ensemble des partis. Ce rapport illustre de nouveau le mépris avec lequel le gouvernement Harper traite toutes les questions autochtones alors même que la question de la violence faite aux femmes autochtones au Canada atteint maintenant une dimension internationale.
« Il est honteux qu’en 2011, nous soyons encore obligées de passer par les Nations Unies pour faire entendre notre voix et faire respecter nos droits humains ici-même au Canada », s’indigne Michèle Audette, présidente deFAQ . « Aussi nous nous félicitons de l’annonce faite par l’association des Femmes autochtones du Canada de l’ouverture d’une enquête internationale par le Comité contre la violence faite aux femmes des Nations Unies sur la situation des femmes autochtones au Canada. »
Les recommandations du rapport du Comité parlementaire sur la condition féminine sont en effet faibles et sans consistance. On propose de remédier à la situation avec les services et les budgets existants. Aucun renforcement des services de police n’est prévu pour gérer spécifiquement la question des femmes autochtones. En outre, toutes mentions à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et à l’obligation du Canada de respecter les droits qui y sont inscrits ont été éliminées du texte final, alors que le Canada est signataire de la Déclaration depuis novembre dernier.
Pourtant, étant donné l’urgence de la situation des femmes autochtones au Canada, il n’est plus temps de faire des propositions de principe. En effet, plus de 600 femmes autochtones connues ont disparu ou ont été assassinées depuis 20 ans. En juillet 2011, les chefs de l’Assemblée des Premières Nations ont d’ailleurs exigé la tenue d’une Commission d’enquête sur la question des femmes et des filles autochtones disparues ou assassinées lors de leur Assemblée générale à Moncton. Et FAQ demandent depuis longtemps qu’un plan d’action global aux niveaux national et provincial soit mis en œuvre pour lutter contre la violence dont sont victimes les femmes autochtones.
Puisque le gouvernement semble vouloir faire la sourde oreille aux demandes répétées des groupes de femmes autochtones et refuse de prendre en compte leur expertise, au mépris de tout processus démocratique et des efforts de consultation entrepris par le Comité parlementaire précédemment, FAQ se tient donc prête à répondre aux demandes de tout Comité international d’enquête sur la violence contre les femmes autochtones pour l’informer de la situation au Québec.