MONTREAL, le 23 mars
Aujourd’hui, dans le cadre du lancement de la deuxième phase de la campagne gouvernementale de sensibilisation en matière d’agression sexuelle, le Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) salue l’initiative du Gouvernement du Québec de poursuivre la campagne de sensibilisation qui interpelle l’ensemble de la société sur la problématique des agressions sexuelles.
Rappelons que la majorité des agressions sexuelles ont lieu dans des résidences privées et que les victimes sont âgées en grande partie de moins de 16 ans. Dans la plupart des messages diffusés à la télévision et dans internet, les victimes sont des jeunes femmes, ce qui reflète bien la réalité vécue sur le terrain. En effet, les CALACS qui offrent des services d’aide aux femmes depuis plus de 30 ans, peuvent en témoigner. "Nous intervenons auprès d’un très grand nombre de femmes, adolescentes et adultes, et pour la plupart d’entre elles, les agressions ont eu lieu durant leur enfance et leur adolescence et elles ont été perpétrées par une personne connue d’elles" rappelle Karen Myles, intervenante au CALACS de Chicoutimi.
"Nous sommes aussi satisfaites que les messages interpellent l’entourage et pas uniquement les victimes elles-mêmes, ce qui aurait pu avoir pour effet de culpabiliser les victimes et de les faire sentir responsables de ce qui leur arrive. Ne perdons pas de vue que les seuls responsables de cette violence sexuelle sont les agresseurs" ajoute Karen Myles. Pour les CALACS, il est clair que la responsabilité de briser le silence ne repose pas uniquement sur les victimes. Par ailleurs, les CALACS sont d’avis qu’une prochaine campagne pourrait cibler davantage la responsabilisation des agresseurs.
Dans l’attente d’une ligne 1-800-agression-sexuelle depuis longtemps promise par le gouvernement, le RQCALACS appuie le nouveau site internet lancé aujourd’hui. Ce site permettra à l’entourage et aux victimes elles-mêmes de trouver toutes les ressources disponibles pour leur venir en aide.
Le RQCALACS souligne également l’intention du gouvernement de rejoindre les femmes issues des communautés culturelles et les femmes Autochtones. "N’oublions pas aussi qu’un effort doit être fait pour rejoindre les femmes vivant avec un handicap physique ou intellectuel, les lesbiennes et les femmes aînées" conclut Carole Tremblay du RQCALACS.