C’est seulement par la force et le courage de femmes comme elles que nous pouvons espérer traduire en justice ceux qui exploitent les personnes vulnérables et les membres, apparemment sans défense, des communautés.
« En tant que mari, père et grand-père, mon cœur se brise à l’idée de toutes ces femmes qui sont violées au lieu d’être tenues en honneur et respectées pour l’incroyable contribution qu’elles rendent à nos familles et nos communautés.
Je serai aux côtés de ces braves femmes et de toute autre personne qui contribuera à mettre un terme à la violence contre les femmes autochtones. »
— le Grand Chef Matthew Coon Come
La Nation crie tient également à remercier Édith Cloutier du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or qui, dans le cadre du mandat du Centre qui consiste à fournir un environnement sécuritaire et accueillant aux membres de toutes les Premières Nations, a joué un rôle clé pour jeter la lumière sur ces sévices. Le Centre a une mission très difficile et mérite tout notre soutien si on veut que les Autochtones puissent être traités de manière équitable. La perception objective et sévère dont a fait preuve les médias québécois mérite également d’être reconnue. En effet, les médias jouent un rôle important en exposant les torts qui deviennent institutionnels et systémiques. Il est impératif que les médias ne permettent pas que les sévices que subissent les femmes autochtones au Canada tombent dans l’oubli.
Le Gouvernement de la Nation crie et les leaders cris en général s’activent à mobiliser des ressources pour que nous puissions nous joindre à ces braves femmes et que toutes les femmes de nos communautés se sentent en sécurité et qu’elles sachent qu’elles ne seront pas couvertes de honte, mais protégées si elles choisissent de parler ouvertement d’un traitement semblable ou de sévices subis de la part d’agents de la SQ ou de toute autre personne ayant tenté de violer leur intégrité.
La confiance que portent les Cris et les Premières Nations du Québec envers le système de sécurité publique et judiciaire a été fortement ébranlée. Ce n’est pas une enquête de la SQ à Val-d’Or menée par le service de police de Montréal qui jettera la lumière sur cette blessure profonde. Selon le Gouvernement de la Nation crie, il serait plus approprié d’avoir une enquête de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), surtout en raison du fait que la situation à Val-d’Or est une préoccupation nationale. Le premier ministre élu a bien compris la situation, promettant de tenir une enquête nationale sur la disparition et la violence contre les femmes autochtones au Canada. En tant que premier ministre, il est impératif que M. Trudeau réagisse rapidement pour mettre fin à ce scandale national.
Le Gouvernement de la Nation crie étudiera toutes les mesures qui peuvent être prises pour assurer la protection des membres de nos communautés. Il va de soi que le Gouvernement de la Nation crie exigera des mesures concrètes avant que nos leaders puissent être convaincus que nos membres seront respectés et en sécurité lorsqu’ils visiteront ou iront travailler dans des communautés non autochtones comme Val-d’Or. Par exemple, le Gouvernement de la Nation crie prendra des mesures immédiates pour annuler les événements publics prévus à Val-d’Or. Le manque de réaction forte et concrète de la part des dirigeants de la Ville de Val-d’Or démontre malheureusement que les dirigeants à l’échelle municipale, provinciale et fédérale préfèrent souvent attendre que l’attention des médias s’estompe au lieu de contrer la victimisation des femmes autochtones dans leurs champs de compétence respectifs. Si nous ne pouvons garantir la sécurité de nos membres dans certaines communautés, en tant que leaders, nous ferons ce que nous pouvons pour les diriger ailleurs ou trouver des solutions de rechange.
Le Gouvernement de la Nation crie tient à ce que le sacrifice et la bravoure dont ont fait preuve Bianca Moushoun, Priscilla Papatie et Angela King n’aient pas été inutiles.