Telle est la réaction de la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, à la suite de la rencontre d’aujourd’hui entre la ministre fédérale et les ministres provinciaux de la santé qui s’est terminée par une impasse.
Quand le fédéral menace notre réseau public
La CSQ déplore que les orientations du gouvernement fédéral aillent jusqu’à maintenant à l’encontre des promesses auxquelles il s’était engagé avant d’être élu. Rappelons qu’en campagne électorale, Justin Trudeau dénonçait haut et fort la décision du gouvernement conservateur de réduire les transferts fédéraux en santé à seulement 3 %. « En reniant son engagement, le premier ministre Trudeau menace le réseau public de santé du Québec. La CSQ est d’avis que le gouvernement fédéral doit maintenir la hausse des transferts de 6 % pour un rétablissement de la part du financement fédéral à 25 % des dépenses de santé, c’est essentiel. », soutient Louise Chabot.
Un ministre de la Santé qui n’est pas un exemple
Par ailleurs, la présidente de la CSQ indique que même si elle partage la position des provinces sur les transferts fédéraux en santé, cela ne signifie d’aucune façon que la Centrale endosse les décisions actuelles du gouvernement Couillard dans le réseau ni qu’elle donne carte blanche au ministre de la Santé et des Services sociaux qui impose depuis son arrivée en poste des compressions importantes et sévères au réseau public. « On ne peut pas dire que les décisions prises par le gouvernement Couillard et le ministre Barrette améliorent l’état de notre réseau public. En effet, nous faisons face à un ministre sans écoute qui met de plus en plus de pression sur notre système public et qui prend constamment des décisions qui favorisent la privatisation au détriment de la qualité des services, c’est vraiment préoccupant », dénonce la leader syndicale.
Se faire servir sa propre médecine
Louise Chabot ajoute qu’elle trouve ironique d’entendre Gaétan Barrette se plaindre que le gouvernement fédéral veut obliger les provinces « à faire plus avec moins en santé », dénonçant une telle approche, alors que c’est justement la médecine qu’il sert lui-même au réseau public de santé québécois depuis plus de deux ans.
« Si ce remède n’est pas efficace et même dangereux pour les provinces et le Canada, pourquoi en serait-il autrement lorsque Québec l’impose à ses propres établissements de santé et de services sociaux ? Bien que nous n’approuvions pas l’attitude d’Ottawa, le ministre Barrette est bien mal placé pour se scandaliser. Cela devrait le faire réfléchir sur sa propre façon de faire au Québec et le porter à revoir ses propres orientations », conclut la présidente de la CSQ.