Montréal, le 14 janvier 2009. – « L’énoncé économique du gouvernement du Québec est une mise en scène inutile et opportuniste pour annoncer des mesures de soutien économique modestes, déjà annoncées en campagne électorale par le Parti libéral du Québec. Elles sont plus que décevantes dans le contexte actuel », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent réagissant à l’énoncé économique présenté aujourd’hui à l’Assemblée nationale par le gouvernement du Québec.
Inacceptable : rien pour la formation professionnelle
La CSQ est extrêmement déçue de constater que la ministre des Finances ne prévoie aucune mesure d’aide aux travailleuses et aux travailleurs désireux de parfaire leur formation ou une aide spéciale pour les travailleurs âgés licenciés. « Nous sommes persuadés de la nécessité de miser sur l’éducation dans le contexte économique actuel. Il s’agit d’un moyen d’aider les travailleurs sans emploi et d’accroître leurs compétences pour qu’ils soient en mesure de mieux profiter d’une éventuelle reprise, un moyen aussi pour aider à combler les pénuries dans plusieurs domaines », ajoute le président de la CSQ.
Le salaire minimum : anguille sous roche ?
Pour la CSQ, l’augmentation du salaire minimum annoncée est un pas dans la bonne direction, mais est nettement insuffisante pour protéger le pouvoir d’achat des bas salariés, et leur permettre de faire face aux nombreuses hausses de tarification. « Nous questionnons fortement le fait que la ministre des Finances demeure muette en ce qui a trait à l’augmentation de 50 sous annoncée pour 2010 et qui porterait le salaire minimum à 9,50 $. Y a-t-il anguille sous roche ou s’agit-il d’un oubli volontaire ? » se demande le représentant syndical.
Une occasion ratée
« En ce qui concerne les investissements, nous trouvons que le gouvernement a manqué une belle occasion d’investir dans les technologies vertes afin de prendre le virage qui s’impose ». La CSQ reçoit tout de même positivement l’injection de 1 milliard $ au capital de la Société générale de financement sur deux ans afin d’augmenter ses investissements dans les entreprises actives du Québec. Elle considère qu’il s’agit d’une initiative qui permettra d’atténuer les effets du resserrement du crédit par le véhicule institutionnel le mieux adapté à cette fin.
Des initiatives heureuses, mais déjà connues
La CSQ salue les mesures d’assouplissement des règles régissant les régimes de retraite et permettant d’assurer la solvabilité des caisses de retraite. Elle rappelle que ces mesures font suite aux recommandations unanimes d’un groupe de travail patronal/syndical sur cette question.
La CSQ reçoit aussi positivement le crédit d’impôt pour la rénovation et considère qu’il s’agit d’une mesure bien ciblée, susceptible de donner des résultats rapidement. De plus, elle approuve l’ajout connu de 4,1 milliards au Plan québécois des infrastructures, qui portera à 41,8 milliards les investissements allant dans le sens de ce que nous avons réclamé. Toutefois elle considère comme racoleurs les crédits d’impôt pour la production cinématographique et télévisuelle.
Le président de la CSQ conclut qu’il faudra attendre le prochain budget pour savoir si le gouvernement du Québec mettra vraiment l’épaule à la roue pour contrer le ralentissement économique, ou s’il s’appliquera à ramer à contre-courant pour préserver les équilibres de ses comptes. « Nous avons déjà plaidé la nécessité que le gouvernement travaille d’arrache-pied pour aider les citoyennes et les citoyens qui vivent des situations difficiles. En ce sens, les mesures présentées aujourd’hui sont décevantes et insuffisantes, et nous questionnent sur la capacité du gouvernement à affronter la crise. »
Profil de la CSQ
La CSQ représente près de 170 000 membres, dont plus de 100 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.