« C’est curieux de voir la ministre fédérale des Transports se féliciter de l’arrestation de trois employés et le président de la compagnie M. Burkhardt rester bien tranquille chez lui aux États-Unis, alors que sa compagnie est seulement passible d’une amende. Mais les travailleurs, eux, on les jette en pâture au public à 14h lors d’une exceptionnelle audience de mise en accusation au Centre sportif de Lac-Mégantic. Personne n’inquiète le fédéral qui a déréglementé l’industrie et rendu une telle tragédie possible. Personne n’inquiète le président d’une compagnie qui a fait des économies sur le dos de la sécurité », a déploré le directeur québécois des Métallos, Daniel Roy.
« Nous allons mettre sur pied un fonds de défense pour aider à payer les frais d’avocat des employés syndiqués de la MMA. Nos services techniques, que ce soit en matière de santé et sécurité et de relations de travail, demeureront également disponibles pour soutenir la défense dans la préparation du dossier », a expliqué Daniel Roy.
Au moment des faits, Thomas Harding agissait en tant que conducteur de train syndiqué, Richard Labrie, habituellement un employé syndiqué, effectuait quant à lui un remplacement sur un poste de cadre (répartiteur). Le troisième accusé, Jean Demaître est quant à lui directeur des opérations (cadre). Le Syndicat des Métallos n’a pas d’obligation légale de représentation au criminel, mais entend soutenir M. Harding dans la mesure du possible par le biais du fonds de défense.
« Ces travailleurs ont subi un grave traumatisme avec l’accident, voilà qu’on leur en fait porter seuls tout le poids pour satisfaire une recherche de coupables. Nous appelons à une grande prudence afin que les travailleurs ne servent pas de boucs émissaires, sans qu’un procès juste et équitable n’ait eu lieu », a conclu Daniel Roy.