À la lumière de ces données, le RCLALQ interpelle la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, pour lui demander à nouveau de décréter un gel immédiat des loyers, ainsi que des mesures de contrôle permanentes pour stopper la flambée des loyers qui s’est rapidement répandue dans toute la province.
« L’explosion des loyers enfonce de plus en plus de ménages locataires dans la précarité. Ces ménages subissent de plein fouet la hausse importante des coûts de tous les besoins essentiels. L’augmentation fulgurante des loyers, qui représentent leur principale dépense, a des conséquences catastrophiques. Le gouvernement du Québec et la ministre responsable de l’Habitation ne peuvent rester les bras croisés ; il faut geler immédiatement les loyers, et par la suite plafonner les hausses », Cédric Dussault, porte-parole du RCLALQ.
Des augmentations deux fois plus importantes que l’année dernière
Alors que les hausses moyennes de loyer les plus importantes de 2021 oscillaient autour de 10%, des villes comme Rawdon (23,0 %), Cowansville (22,8%) et la grande région de Gatineau (22,0%) observent des augmentations qui sont plus du double du palmarès de l’année dernière.
En plus des 8 villes et secteurs cités dans le tableau précédent, 17 autres villes et secteurs observent des hausses plus importantes que le sommet du palmarès de l’année 2021, soit 10,4% à Gatineau. Il s’agit des villes et secteurs suivants :
Les secteurs montréalais de Côte-des-Neiges/Mont-Royal/Outremont (12,2%), Hochelaga-Maisonneuve (11,4%), Rosemont/Petite-Patrie (11,4%) et Ahuntsic-Cartierville (11,3%) sont aussi fortement touchés. Aucun endroit au Québec n’est épargné par des hausses majeures.
Le RCLALQ rappelle par ailleurs que les données déjà alarmantes de la SCHL sous-estiment l’ampleur de l’explosion des loyers, puisque les loyers moyens publiés par la SCHL ne sont pas représentatifs des loyers mis en location. Dans un contexte où de plus en plus de locataires doivent se reloger après avoir subi une reprise de logement ou une éviction, le Regroupement rappelle que les logements à louer sur la plateforme Kijiji sont en moyenne 48,9% plus élevés que les coûts déterminés par la SCHL pour l’ensemble du Québec.
Une pénurie qui s’aggrave
La SCHL dévoile aujourd’hui que le taux d’inoccupation des logements locatifs est de 1,7% pour la province de Québec en 2022, soit une baisse majeure de 0,8% par rapport au taux de 2,5% en 2021. La province s’éloigne donc très rapidement du seuil d’équilibre de 3%. Dans les grands centres urbains, ces taux ont fortement diminué : il a baissé de 1% tant du côté de la RMR de Montréal (2%, comparativement à 3% l’année dernière) que de la RMR de Québec (passant de 2,5% en 2021 à 1,5% pour 2022). Dans toutes les autres RMR (Ottawa-Gatineau, Sherbrooke, Saguenay, Trois-Rivières), le taux d’inoccupation se situe sous le seuil de 1%. Les taux d’inoccupation sont très faibles partout au Québec ; dans des villes comme Gaspé et Roberval, où le taux d’inoccupation est à 0%, il n’y a aucun logement disponible.
Bien que le taux d’inoccupation est une donnée fréquemment utilisée pour déterminer l’existence ou non d’une crise du logement et que les taux d’inoccupation sont très bas partout au Québec, le RCLALQ rappelle qu’actuellement, c’est surtout l’explosion incontrôlé des loyers qui restreint l’accès à un logement convenable et accélère l’appauvrissement des ménages locataires. « Les rares logements disponibles sont inabordables pour une grande majorité de locataires. Et les nouveaux logements que l’on construit sur le marché privé le sont encore moins », précise Cédric Dussault. « On continue d’observer en temps réel l’érosion très rapide du parc locatif plus abordable. La situation est réellement dramatique, et tant qu’on ne mettra pas en place un véritable contrôle des loyers et des mesures efficaces pour protéger les droits des locataires, elle continuera à se dégrader », dénonce le porte-parole.
Un message, un commentaire ?