« Le constat que dresse la Protectrice du citoyen aujourd’hui est très clair : le gouvernement Couillard a détourné l’État de sa raison d’être réelle, c’est-à-dire le citoyen, pour plutôt en faire un appareil bureaucratique en quête de performance de gestion. Que ce soit en santé et services sociaux, en éducation ou dans les services aux aînés, la réalité est alarmante : les plus vulnérables de notre société ont de moins en moins accès aux services publics », déplore Louise Chabot, présidente de la CSQ.
Des principes fondamentaux bafoués
Pour la CSQ, ce rapport confirme ce qu’elle dénonce depuis des années, à savoir que par ses décisions, le gouvernement Couillard est en train d’anéantir les principes fondamentaux que sont l’accessibilité et l’universalité des services publics. « C’est extrêmement grave ce qui se passe actuellement, alors que l’État abandonne non seulement sa population, mais également les travailleuses et travailleurs des services publics, en consacrant tous ses efforts à l’atteinte de normes de gestion bureaucratiques et inhumaines », ajoute la leader syndicale.
Des ressources insuffisantes en éducation
En éducation, les nombreuses compressions et la poursuite d’objectifs budgétaires affectent les services. « Les élèves, notamment les plus vulnérables, ne reçoivent pas tout le soutien éducatif et professionnel dont ils auraient besoin, faute de ressources suffisantes. Cela a des impacts sur la réussite éducative et nuit à l’égalité des chances auxquels tous nos enfants devraient avoir droit », souligne Louise Chabot.
Rien ne va plus en santé et services sociaux
Dans le réseau de la santé et des services sociaux, la situation est particulièrement critique avec le gâchis qu’est en train de créer le ministre Gaétan Barrette. « Ce dérapage était prévisible : les besoins qui augmentent, les compressions récurrentes, le manque d’effectif et l’épuisement du personnel, une réforme majeure déconnectée de la réalité, tout cela mis ensemble met en péril notre système de santé public », dénonce la présidente de la CSQ.
La CSQ s’inquiète aussi du climat de tension et de violence évoqué par la Protectrice du citoyen dans les établissements de santé et de services sociaux, notamment en CHSLD. « Nous ne sommes malheureusement pas surpris de cette situation, puisque nos membres le constatent dans leur milieu de travail et interpellent depuis longtemps les responsables pour que des correctifs soient apportés. Ce que nous constatons, c’est que les gestionnaires sont tellement emprisonnés dans les normes de gestion, qu’ils n’ont même plus les moyens et la capacité d’intervenir et d’agir pour le bien-être de la population », soutient Louise Chabot.
Un gouvernement qui doit se reconnecter avec la population
En terminant, la présidente de la CSQ rappelle au gouvernement Couillard qu’au-delà de la rentabilité et de l’efficacité, il a le devoir, à l’égard des citoyennes et citoyens, de préserver nos services publics. « J’inviterais le premier ministre et ses ministres à délaisser les rapports écrits pour regarder concrètement ce qui se passe dans nos établissements éducatifs, de santé et de services sociaux, afin de constater les conséquences de leurs politiques et de leurs normes de gestion sur le vrai monde. Il y a des gens de tous âges qui en subissent les conséquences et qui souffrent gravement du désengagement de l’État », conclut Louise Chabot.