Le laisser-aller du gouvernement dans les cliniques coûte très cher aux patients et aux contribuables québécois. La RAMQ permet déjà aux médecins qui pratiquent en établissement privé - soit des petites cliniques privées, des GMF ou des cliniques de chirurgie privées - d’obtenir un paiement majoré de 34 % à 64 % ( en moyenne 47 %) par rapport à ce que reçoit un médecin pour les mêmes actes posés dans un établissement public, tels qu’un CLSC ou une clinique externe d’un hôpital. La raison de cette majoration est de leur permettre de couvrir les frais de bureau, de matériel et d’administration.
« Le ministre Gaétan Barrette doit dire la vérité : à cause des frais accessoires, les Québécois paient deux fois pour leurs services de santé ! Autrement dit, une minorité de médecins abusent et mentent à la population, leur facturant des frais de bureau alors qu’ils sont déjà compensés par la RAMQ qui leur envoie un chèque majoré de 47 % en moyenne, pour couvrir exactement ces mêmes frais ! Sans oublier que le ministère de la Santé donne des subventions de fonctionnement à ces cliniques privées, comme le démontre le rapport de la VG. Il est révoltant de voir Gaétan Barrette et Philippe Couillard, deux médecins au pouvoir, favoriser cette privatisation des services au frais des contribuables ! », accuse le Dr Amir Khadir.
Dans son rapport dévoilé mardi à l’Assemblée nationale, la VG rapporte que le ministère de la Santé et des Services sociaux n’a pas de portrait clair des frais facturés en clinique ni de portrait adéquat des coûts de fonctionnement des cliniques. On sait cependant que des primes incitatives de toutes sortes sont versées aux médecins pour « travailler plus de jours », travailler durant des « périodes défavorables », « augmenter l’accès à un médecin » ou pour « augmenter le volume de patients suivis ». Le précédent rapport de la VG estimait que le coût total de ces 33 primes s’élevait à 920 millions $.
« Les médecins pratiquant à temps plein dans une clinique privée reçoivent en moyenne 100 000 $ supplémentaires de la RAMQ par rapport aux médecins dans un établissement public. C’est une aberration que de leur permettre de facturer en plus des frais accessoires à leurs patients. Mais plutôt que de les abolir, le ministre Barrette compte tout dissimuler dans la grille de rémunération à l’acte des médecins. Ça suffit les privilèges et les abus ! Les médecins n’ont pas besoin d’un stéthoscope en or pour pratiquer », tonne Amir Khadir.