Selon le document, le personnel professionnel de l’État gagne un salaire inférieur de 19 % à celui des professionnels des autres secteurs publics (gouvernement fédéral, universités, municipalités et entreprises publiques) et de 12 % à celui des professionnels du secteur privé. « Il n’est pas étonnant que le gouvernement éprouve de plus en plus de difficultés à attirer et retenir du personnel quand les salaires sont plus intéressants ailleurs, signale Line Lamarre, présidente du SPGQ.
Il faut corriger la situation rapidement, car l’État a déjà des problèmes d’expertise interne. Le recrutement en technologies de l’information, chez les vétérinaires, en ingénierie forestière, en agronomie et dans plusieurs autres corps d’emplois est devenu impossible. On risque de se retrouver avec de sérieux problèmes de bris de services. Ce sera alors la catastrophe. Le gouvernement doit travailler à assurer les services de l’État. Pour cela, il lui faut de la main-d’œuvre et pour l’attirer, il doit être concurrentiel. À moins que l’objectif ne soit le démantèlement de l’État ? »
La situation ne cesse de se dégrader, montre l’ISQ. Depuis 2011, l’écart salarial entre l’administration québécoise et les autres secteurs du marché du travail s’est creusé, et ce dans toutes les catégories. « Une fois de plus, nous constatons que les écarts salariaux augmentent alors que l’administration québécoise se féminise, dénonce Mme Lamarre. Ce n’est malheureusement pas un hasard. Le SPGQ a démontré depuis longtemps que les salaires étaient plus avantageux dans les organisations majoritairement masculines comparativement à celles où les femmes sont majoritaires, comme la fonction publique et les collèges, par exemple. Qu’attend le gouvernement pour mettre un terme à la discrimination systémique envers les femmes ? »
La présente négociation pour le renouvellement des conventions collectives du personnel de la fonction publique, de la santé et de l’éducation doit permettre de rattraper les retards salariaux et de corriger les injustices. En 2020, 94 % des autres salariés syndiqués québécois reçoivent une augmentation salariale supérieure ou égale à la croissance de l’indice des prix à la consommation (IPC), selon l’ISQ. « Les professionnels de l’État québécois méritent tout autant, estime Mme Lamarre. Depuis toujours, ils permettent à l’État de remplir ses multiples missions. Dans les derniers mois, ils ont redoublé d’efforts pour permettre au Québec de traverser la crise et préparer ses lendemains malgré des conditions parfois difficiles. Ils méritent valorisation, respect et reconnaissance ! »
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