Édition du 17 décembre 2024

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Premières Nations

Racisme et discrimination envers les Autochtones - La CSQ fait part de ses recommandations au gouvernement

MONTRÉAL, le 11 déc. 2013 - Consciente que des préjugés tenaces subsistent à l’égard des Autochtones, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) demande au gouvernement Marois d’accentuer ses efforts d’éducation et la sensibilisation aux réalités des peuples autochtones auprès de toute la population québécoise, y compris les membres du personnel des ministères et des organismes, afin de pouvoir résorber ce problème.

Telle est l’une des principales recommandations formulées par la CSQ dans le cadre de son mémoire présenté au Secrétariat aux affaires autochtones à l’occasion de la consultation sur un plan d’action gouvernemental pour contrer le racisme et la discrimination envers les Autochtones.

La CSQ se sent d’autant plus interpellée qu’elle représente des membres qui travaillent dans les communautés cries et inuites. L’Association des employés du Nord québécois (AENQ), affiliée à la CSQ, regroupe les enseignantes et enseignants ainsi que le personnel de soutien scolaire des commissions scolaires crie et Kativik, en plus des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance (CPE) d’Eeyou Istchee. Elle compte plus de 1 400 membres travaillant notamment dans les neuf communautés cries et dans les quatorze communautés inuites du Nunavik. Elle représente également les professionnelles et professionnels de l’éducation de la Commission scolaire Kativik, à travers le Syndicat des professionnelles et professionnels de Commissions scolaires de l’Ouest de Montréal (SPPOM), affilié à la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation (FPPE).

L’éducation pour contrer l’ignorance

La CSQ insiste donc sur l’importance fondamentale de miser sur l’éducation afin de contrer toutes les formes de racisme, de discrimination et de préjugés envers les peuples autochtones. Selon elle, la première cause de racisme et de discrimination est l’ignorance. Malheureusement, il ne s’agit pas des seuls problèmes auxquels ces peuples doivent faire face. En effet, la Centrale croit qu’il faut également s’attaquer aux racines profondes de la pauvreté et régler les problèmes les plus criants que vivent les Autochtones, notamment en ce qui concerne le logement et l’alimentation.

La CSQ rappelle d’ailleurs que le Nunavik est actuellement aux prises avec une crise du logement sans précédent qui perdure depuis 15 ans et qui entraîne de graves conséquences pour la population. À cela s’ajoute le coût des aliments trop élevé, notamment à cause des coûts de transport faramineux compte tenu de la distance à parcourir. Comme le logement et l’alimentation sont du ressort du gouvernement fédéral, le gouvernement du Québec devrait faire pression auprès de ce dernier afin de régler ces problèmes criants qui ne font qu’accroître les inégalités entre les Autochtones et les non-Autochtones, aux dires de la CSQ.

Une discrimination systémique à faire disparaître

Par ailleurs, la Centrale déplore que les membres de la nation crie et de la nation inuite qu’elle représente soient souvent victimes de discrimination systémique. Leurs cultures étant orales, leur rapport au temps différent du nôtre, leurs communautés géographiquement éloignées, l’accessibilité aux services leur est plus difficile. On demande donc au ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS) de créer un guichet régional au Nunavik et dans le territoire cri pour le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP), comme c’est le cas pour l’assurance-emploi, ce qui faciliterait l’échange d’informations. On souhaite également que le MESS allonge le délai de signature du formulaire de demande de RQAP à soixante jours pour les personnes habitant en région éloignée.

Le défi de la persévérance scolaire

En dernier lieu, la CSQ se dit fort préoccupée par la question de la persévérance scolaire chez les peuples autochtones. En effet, on observe une grande disparité entre les taux de diplomation des Autochtones et des allochtones, ce qui a aussi un effet sur l’accès à des emplois bien rémunérés et sur le taux de chômage. Une très forte proportion de Premières nations et d’Inuites et Inuits, soit 48,4 % de la population de 18 ans ou plus, ne détient aucun diplôme. Chez la population inuite, cette proportion s’élève à 63,4 %, comparativement à 25 % pour l’ensemble de la population québécoise.

De plus, le personnel enseignant de l’AENQ déplore fréquemment le manque de matériel scolaire adapté aux réalités des personnes cries et inuites. Le manque de ressources professionnelles dans les écoles autochtones est aussi plus criant que dans l’ensemble du Québec où il est déjà problématique.
Au moment où le ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport (MELS) s’apprête à rendre publique une politique sur la persévérance scolaire, la CSQ estime donc important qu’une section spécifique soit consacrée à la situation particulière des Autochtones.

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