« Le gouvernement doit tenir compte du nombre croissant de familles québécoises surendettées, qui ont de la difficulté ou n’arrivent pas à payer des assurances médicaments privés », a lancé le député solidaire.
M. Khadir a fait valoir cette proposition lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale en présence de représentants de l’Union des consommateurs, de la Coalition solidarité santé, de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et de l’R des centres de femmes du Québec.
Lors du débat sur sa motion, le député de Mercier déposera 245 lettres d’appuis à la campagne menée par l’Union des consommateurs en faveur d’un régime entièrement public.
Baisser le coût des médicaments
« L’explosion du coût des médicaments au Québec ainsi que la hausse fulgurante des coûts des régimes, autant chez les assureurs privés que pour l’assureur public, démontrent que le régime mixte actuel est déficient. Un régime entièrement public constituerait une solution globalement moins chère pour la collectivité québécoise en plus de simplifier son administration. Elle permettrait de mieux négocier à la baisse la facture d’ensemble des médicaments payée par les Québécois-es », a fait valoir M. Khadir.
Le médicament est le principal facteur d’accroissement des coûts de la santé au Québec. Les spécialistes estiment les économies annuelles d’un régime entièrement public à 1 milliard $. Ces économies pourraient se chiffrer à 3 milliard $ en abolissant certaines mesures de soutien à l’industrie pharmaceutique, telle la règle des 15 ans..
« Le régime actuel semble taillé sur mesure pour permettre les profits des assureurs privés tout en renvoyant le risque au régime public », estime le député solidaire. Il explique que le régime public est déficitaire depuis sa création parce qu’il couvre les 57 % de personnes le plus à risques : une grande partie des aînés, les chômeurs, les personnes les plus pauvres. Le régime hybride force la population à adhérer aux régimes privés dès qu’ils sont offerts, ce qui garantit un marché très lucratif aux assureurs privés qui récoltent une clientèle captive en meilleure santé.
Québec solidaire propose depuis 2006 de revoir de fond en comble l’ensemble de la politique du médicament mise en place par le ministre Couillard. Québec solidaire propose une politique pharmaceutique publique pour assurer la sécurité, l’accessibilité et améliorer le contrôle des coûts des médicaments. Les deux pièces maîtresses de cette politique sont :
a) un régime entièrement public et universel d’assurance médicaments ;
b) la création de Pharma Québec - un pôle public d’achat groupé de médicaments, de production de génériques et d’innovation pharmaceutique. Cette entreprise, en plus d’inciter et d’améliorer la concurrence entre firmes pharmaceutiques, pourrait également permettre de sauver des emplois hautement qualifiés en les mettant au service de l’innovation et du développement de nouveaux produits au Québec. Elle serait également utile dans le cas de pénurie de médicaments.
La motion
La motion déposée par le député de Mercier sera débattue avec le gouvernement aujourd’hui pendant deux heures. Elle se lit comme suit :
« Que l’Assemblée nationale presse le ministre de la Santé de revoir le régime d’assurance médicaments actuel pour instaurer une assurance médicaments universelle entièrement publique garantissant une couverture adéquate et un accès équitable aux médicaments à toute la population du Québec, tout en augmentant le revenu disponible des citoyens et citoyennes. »