« Le gouvernement, et avec lui le Québec tout entier, sortiraient pourtant la tête haute et gagnant de cette crise en répondant favorablement aux appels fusant de toute part qui lui demandent de maintenir le dialogue. Malheureusement, le premier ministre tourne le dos à cette voie sage en annonçant son intention de faire adopter une loi spéciale pour démobiliser et casser le mouvement étudiant. C’est un échec lamentable de son leadership », a déclaré Amir Khadir, député de Québec solidaire.
Québec solidaire constate que les leaders étudiants ont exprimé clairement ce soir un sentiment de trahison et de désenchantement profond face aux élus libéraux. « Je les comprends. Le gouvernement Charest n’a jamais voulu négocier véritablement avec un mouvement étudiant qu’il n’a cessé de ridiculiser, qu’il a sans cesse voulu marginaliser, dont il ne reconnaît pas le droit démocratique à s’organiser. Québec solidaire est, ce soir, plus que jamais, aux côtés des étudiantes et étudiants », a déclaré le député solidaire.
La loi spéciale
Monsieur Khadir indique qu’il suivra de près l’adoption de la loi spéciale. « Si la loi spéciale, que le gouvernement déposera entend criminaliser la contestation de ces décisions injustes, nous allons la combattre avec acharnement à l’Assemblée nationale. Les lois spéciales adoptées dans le passé au Québec pour briser le mouvement syndical n’ont pas réussi à régler les conflits », estime-t-il. À l’instar de plusieurs commentateurs, il craint qu’une loi qui renforcerait les mesures répressives ne ferait qu’aggraver la crise et jeter de l’huile sur le feu.
Québec solidaire a l’intime conviction, que quoi qu’il arrive, loi matraque ou pas, le mouvement étudiant du Québec a gagné en cela qu’il a changé le Québec. Le mouvement a gagné par son intelligence, par son unité, en remettant le gel des droits de scolarité et même la gratuité de l’université au centre du débat sur l’éducation, et l’éducation au centre du débat politique.
« Quelle que soit la décision du mouvement étudiant sur sa conduite face à la loi spéciale, nous allons la respecter, nous allons accompagner ce mouvement et le défendre dans la mesure de nos moyens. Quoiqu’il arrive dans les prochains mois, la lutte du mouvement étudiant n’est pas finie et empruntera de nouvelles étapes, et notre parti en sera solidaire », a conclu M. Khadir.