Selon Karine Péloffy, avocate et auteure du rapport, « l’enjeu de la NICC californienne, une première mondiale, est de réduire les émissions de GES selon l’analyse du cycle de vie du contenu carbone des carburants, du puits à la roue, en incluant les émissions indirectes associées au changement d’usage des territoires. Elle introduit une concurrence entre tous les types de « carburants » sur la base de leurs émissions de GES. Le pétrole issu des sables bitumineux est en moyenne 13% plus intense en carbone que l’essence standard vendue aux États-Unis selon des études comparatives. La NICC californienne permet d’exporter des crédits vers la bourse carbone et a passé le test de la validité constitutionnelle aux États-Unis. Il y a tout lieu de croire qu’il en serait de même au Québec. »
« Le Québec, avec ses réserves d’énergie hydro-électrique à très basse teneur en carbone et sa politique d’électrification des transports, aurait tout intérêt à mettre en place une norme d’intensité carbone, adossée à sa bourse carbone, tout en incitant d’autres provinces et États voisins à suivre cette voie affirme Alain Brunel, directeur climat énergie de l’AQLPA. Mais, ajoute-t-il, l’expérience californienne montre aussi que c’est un ensemble de mesures cohérentes poussant dans la direction d’une réduction des GES qui entraine une transformation rapide du marché californien des énergies liées au transport. »
Pour André Bélisle, président de l’AQLPA, « l’introduction d’une norme d’intensité carbone au Québec permettrait de donner l’heure juste sur le contenu carbone du pétrole bitumineux et d’internaliser une partie des coûts astronomiques que l’usage des combustibles fossiles va imposer aux systèmes climatiques et aux économies du monde. C’est cohérent avec les principes du développement durable et cela permettrait d’accélérer la transition énergétique vers un monde aux énergies propres et renouvelables. De plus une NICC québécoise aurait l’avantage d’attirer et de concentrer au Québec davantage de fonds de la bourse du carbone et nous profiterions ainsi de gains comme l’amélioration de la qualité de l’air ici et le développement d’une filière québécoise de l’électrification des transports. »
Liens vers le rapport et sa fiche technique :
Fiche technique : http://www.aqlpa.com/sites/default/files/publications-aqlpa/nicc_fiche_technique_juin_2014.pdf