En encadrant les activités des laboratoires privés, le PL 118 élargit du même coup leur champ d’action. « À coups de compressions et de réorganisations à la OPTILAB, le gouvernement est en train de miner la capacité du réseau public de la santé et des services sociaux à bien remplir ses missions. Avec ce projet de loi, on est en droit de se demander si le ministre Barrette ne met pas la table pour que le privé arrive en « sauveur » et compense pour les ratés du réseau public. Il est sans doute nécessaire de mettre à jour cette loi qui date de 1970, confirme Carolle Dubé, présidente de l’APTS. Mieux encadrer ? Pourquoi pas. Privatiser en douce ? À l’APTS, nous nous opposons. »
Par ailleurs, ce projet de loi augmente les pouvoirs du ministre, déjà considérables. Le PL 118 prévoit en effet, entre autres, qu’il gère directement l’émission des permis de pratique. Pour l’APTS, la priorité de Gaétan Barrette devrait être de réparer les dégâts qu’il a lui-même causés au cours des dernières années dans le réseau public. « Au lieu de déposer des projets de loi qui favorisent le réseau privé et qui augmentent ses propres pouvoirs, il devrait concentrer toute son attention sur les problèmes engendrés par ses réorganisations, s’indigne Carolle Dubé. OPTILAB, son projet de centralisation des laboratoires, est décrié par tous les acteurs du réseau et d’ailleurs : médecins, technologistes médicaux, syndicats et municipalités. Et, comme le réclament plusieurs intervenants, il serait impératif d’utiliser davantage les plateaux techniques en imagerie médicale, notamment pour les échographies, à l’intérieur même des centres hospitaliers. Le ministre doit cesser de faire la sourde oreille et mettre ses priorités à la bonne place. »