« La garde non régie en milieu familial a augmenté de façon exponentielle au cours des dernières années. Le CQSEPE souhaite une prestation de services mieux encadrée pour le bien des enfants du Québec. Initialement, le projet de loi 143 allait en ce sens. Mais si le ministre Fortin recule au sujet de l’article sur le ratio de la garde non régie, nous comprenons mal comment les objectifs visés par le projet de loi seront atteints », mentionne madame Francine Lessard, directrice générale du CQSEPE.
Au Québec, on devrait pourtant croire que toutes les conditions sont réunies pour offrir aux enfants le même filet de protection. Pourtant, malgré l’appui que de nombreux intervenants, organisations, services éducatifs et associations locales, régionales et nationales ont apporté au projet de loi 143, le ministre Fortin ouvre une importante brèche en matière de sécurité et de qualité. Cette action constitue un affront direct à l’article 3 de la Convention relative aux droits de l’enfant (ONU) : http://bit.ly/2zkthQD.
Le message du ministre de la Famille est donc clair : des milliers d’enfants au Québec continueront d’être gardés dans des lieux non protégés et non surveillés et ce, par des gardiennes qui n’ont aucune exigence à respecter. Cette position choque et désole le réseau des services éducatifs subventionnés qui la voit comme une atteinte directe à la non reconnaissance de la qualité dans les services éducatifs régis. « En cette semaine où l’on souligne la Journée mondiale de l’enfant et l’adoption à travers le monde de la Convention relative aux droits de l’enfant, notre propre ministre de la Famille, monsieur Luc Fortin, s’apprête à prendre une décision qui met directement en péril la sécurité de 40 000 tout-petits », ajoute madame Claudette Pitre-Robin, directrice générale du Regroupement des centres de la petite enfance de la Montérégie (RCPEM).
Pour la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), ce recul du ministre va directement à l’encontre de la politique gouvernementale pour la réussite éducative. Celle-ci place la qualité des services éducatifs à la petite enfance au cœur de la réussite scolaire future des enfants, ce qui ne peut être cohérent avec l’absence complète d’obligations pédagogiques ou de formations en garderies privées non-régies. « Quand on laisse des enfants dans des services avec aussi peu de contrôle de qualité et de sécurité, pendant des années cruciales de leur développement, c’est leur avenir et leur développement qu’on met en péril. C’est accablant de voir que le ministre de la Famille laisse passer une opportunité rêvée d’aider des dizaines de milliers d’enfants à atteindre leur plein potentiel. Il a préféré écouter une campagne de peur des responsables de milieu privé plutôt que l’ensemble des intervenants qui demandaient ce qu’il y a de mieux pour nos tout-petits », se désole la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.
Mme Grenon rappelle également que les milliers de responsables de services éducatifs en milieu familial régis et subventionnés doivent quant à elles répondre à de nombreuses exigences de formation, de qualité et de sécurité, en plus d’avoir des inspections surprises pour assurer le respect de ses règles.
Dans une initiative commune pour dénoncer la situation qui nous apparaît inacceptable, nous convions les acteurs du réseau des services éducatifs à une mobilisation qui aura lieu demain, 21 novembre, à 11 h sur la Colline parlementaire à Québec.
À propos du CQSEPE
La mission du Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance (CQSEPE) est de représenter les intérêts collectifs de ses membres, soit les titulaires de permis d’un service éducatif à l’enfance, ainsi que promouvoir et soutenir l’amélioration continue de la qualité des services éducatifs. Pour réaliser sa mission, le CQSEPE assure la communication, la consultation, la formation et l’information de manière constante et transparente avec ses membres actifs.
À propos de la FIPEQ-CSQ
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) représente 11 700 responsables de garde en milieu familial et près de 2 400 éducatrices dans les installations des CPE. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative dans le secteur de la petite enfance au Québec.
À propos du RCPEM
Le RCPEM est la plus ancienne association régionale de services de garde à but non lucratif au Québec. Organisme sans but lucratif et communautaire fondé en 1974 par des garderies désireuses de mettre en commun des problématiques et des dossiers de nature régionale, le RCPEM travaille quotidiennement pour la défense de la qualité dans les services de garde, pour le soutien des intervenantes auprès de la petite enfance et pour la promotion d’un réseau de services de garde éducatifs universels, accessibles et de qualité.
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