Pourquoi brandir le spectre de la menace terroriste alors que ce gouvernement est celui qui banalise la terreur que vivent depuis trop longtemps les filles et femmes de nos nations ? « Le gouvernement Harper veut être vu comme un défenseur des victimes, le promoteur de la sécurité des communautés et des citoyens, sauf si ces victimes sont des filles ou des femmes autochtones ; sauf si ces communautés et ces citoyens sont ceux des Premières Nations. Dans ces cas, on doit plutôt parler de la négligence grave de ce gouvernement.
Son obstination à négliger le dossier de nos femmes disparues ou assassinées, son obstination à négliger la sécurité publique et les services policiers dans nos communautés engendrent un tenace sentiment d’insécurité chez les Premières Nations et compromettent grandement la confiance des Premières Nations envers ce gouvernement qui agit envers nous selon deux poids et deux mesures », poursuit le chef Picard.
Le projet de loi C-51 du gouvernement conservateur vise, notamment, à accorder des pouvoirs policiers supplémentaires excessifs, qui pourraient être abusifs, sans aucune surveillance, dans des situations impliquant les membres de Premières Nations.
« Qu’est ce qui constitue une "menace terroriste" pour le gouvernement de Stephen Harper ? Comme notre confiance envers ce gouvernements est à son plus bas, on serait justifié de croire que les membres de Premières Nations qui manifestent pour défendre leur titre aborigène, leurs droits ancestraux ou issus de traités, des droits que ce même gouvernement conservateur bafoue quotidiennement, pourraient facilement être ciblées comme terroristes par C-51 », ajoute le chef Picard.
L’APNQL compte soumettre aux chefs des Premières Nations du Québec et Labrador, une position confirmant son opposition au projet de loi C-51, la Loi antiterroriste de 2015.