« C’est à se demander si M. Coiteux est au courant de ce qui se passe réellement à la table de négociation fonction publique du SPGQ, s’il reçoit vraiment l’heure juste de la part de ses négociateurs. Si les pourparlers étaient réellement constructifs, le SPGQ pourrait affirmer que la partie patronale fait preuve d’ouverture dans nos rencontres pour faire progresser la situation. Nous avons d’ailleurs démontré notre capacité de reconnaître que le gouvernement va dans la bonne direction, notamment lorsque M. Coiteux a dévoilé sa nouvelle stratégie numérique en juin dernier. Mais pour les négociations des conditions de travail des experts du gouvernement que nous représentons, c’est tout le contraire », déplore le président du SPGQ, Richard Perron.
Devant ce blocage, le SPGQ a dû requérir l’intervention d’un médiateur afin de dénouer l’impasse des négociations pour les membres professionnels de la fonction publique et des collèges. « Quand nos négociateurs nous disent que la partie patronale ne nous prend aucunement au sérieux, alors que nous avons entamé ces négociations de façon constructive pour préserver l’expertise du gouvernement, il convient d’en tirer un triste constat de mauvaise foi », ajoute M. Perron.
Le SPGQ estime que les négociations sont présentement dans un cul-de-sac, car la partie patronale refuse de discuter les moindres demandes, même celles n’ayant aucune incidence budgétaire pour les finances publiques. « Nous voulons faire avancer les discussions à la table de négociation, mais l’employeur demeure inflexible, vigoureusement campé sur son idéologie d’austérité et de réduction des services à la population, sans égard pour ses employés professionnels. Promettre une réduction du fardeau fiscal peut paraître séduisant pour certains, mais les Québécois savent très bien que le tout va se faire au détriment des services publics, donc sur le dos de la classe moyenne et des moins nantis », indique M. Perron.
Les offres du gouvernement proposent de réduire encore le pouvoir d’achat du personnel professionnel, en plus de sabrer leurs congés maladie et leur régime de retraite alors que celui-ci est en parfaite santé. « Dans un contexte où le gouvernement prévoit dégager des surplus budgétaires de 1,6 à 3,4 milliards $ pour chacune des cinq prochaines années, les offres patronales ne peuvent être taxées de constructives. Ces offres sont plutôt dignes d’un gouvernement qui ne comprend pas qu’une fonction publique de qualité et efficace est un gage de prospérité pour la société québécoise, comme l’affirmait Jean Charest lors de sa démission. Les anciens collègues de M. Charest ne semblent malheureusement pas l’avoir écouté assez attentivement pour le rappeler à M. Coiteux », s’étonne le président du SPGQ.
« Au lieu de rire de nous en nous demandant de mettre la hache dans nos conditions de travail pour l’aider à régler les problèmes de la sous-traitance abusive et du gaspillage qu’il a lui-même créés, les négociateurs du gouvernement devraient recevoir un mandat de M. Coiteux pour commencer à négocier réellement. L’urgence est d’ailleurs de revaloriser nos emplois professionnels pour régler ces problèmes. À ce moment, nous pourrons dire que le gouvernement négocie de bonne foi, de façon constructive. Mais actuellement, c’est malheureusement tout le contraire qui se passe », conclut M. Perron.