Un gouvernement anti-syndical
Il laisse traîner les négos de plus de 500,000 travailleuses dans les services publics, (des femmes courageuses qui tiennent l’éducation et la santé à bout de bras) tout aussi importantes que celles des policiers et des travailleurs de la construction qui eux ne voient pas leurs négos s’éterniser. Ce gouvernement ne fait rien non plus pour régulariser le sort des travailleurs et travailleuses à statut précaire ou sans papier tel ceux qui ont risqué leur vie en travaillant durant la Covid dans les CHSLD. Au contraire il nie le racisme systémique au Québec et tient à baisser les quotas de personnes immigrantes.
Il propose un projet de loi 59 en santé sécurité qui sous des couverts d’avancée cache en fait des reculs à la satisfaction du patronat.
Oui, le gouvernement Legault est un gouvernement anti syndical, mais aussi machiste et raciste.
Des stratégies syndicales à courte vue
Les directions syndicales ont refusé d’entamer les négos du secteur public en Front commun. Cette stratégie de dispersion des demandes s’avère un fiasco. Le résultat est un émiettement syndical et la perte de tout rapport de force face au gouvernement caquiste. Le tout est aggravé par la situation de crise créé par la pandémie et la difficulté de mobiliser en période de confinement.
Cette stratégie a aussi caché le manque d’analyse de la conjoncture des directions sur le surplus et maintenant le déficit budgétaire, sur le rapport de force avec ce gouvernement anti syndical et machiste et sur le désarroi des travailleurs et travailleuses de la base.
Des travailleurs et travailleuses de la base écrasées
En santé, l’ancien ministre Barrette avec les lois 30 et 10 a réussi à détruire le fonctionnement de l’appareil hospitalier par une centralisation à l’excès et à détruire les structures syndicales en les réorganisant par couches professionnelles et par région administratives. Les syndicats concernés peinent encore à se réorganiser.
À cela s’ajoute 17, 000 travailleuses et travailleurs avaient attrapées la Covid en octobre 2020 et quatre personnes étaient décédées. Il faut comprendre qu’en plus de la désorganisation syndicale et administrative, les travailleuses et les travailleurs de la santé craignent maintenant de venir travailler. Le matériel de protection n’a pas été suffisant ou impropre, la formation n’était pas adéquate et le manque de personnel s’ajoutaient au fardeau de tâches déjà présent.
De même en éducation, les pirouettes du ministre Roberge, laissent le personnel des écoles avec peu ou pas de protection, devant inventer des moyens techniques, improviser un contenu visuel et souvent soutenir les élèves dont plusieurs en grandes difficultés, tout en étant aussi un milieu important d’éclosion de Covid.
Dans les collèges, l’enseignement à distance crée de multiples problèmes tant pout les apprenants que pour les personnels qui y travaillent. Le travail virtuel obligé comporte maintes difficultés et les abandons se multiplient.
Travailler en présentiel pour elles et eux peut devenir une question vitale.
Et pour sortir de ce monde anormal
Les Fronts communs syndicaux des dernières négos n’ont pas permis d’aller chercher des règlements financiers au-delà du 2% par année prescrit par l’OMC.
Les militantes et militants progressistes ont tiré bilan de ces échecs-trahisons et ont lancé le mot d’ordre de construire des fronts communs à la base.
Nous devons chercher à stimuler ce mot d’ordre et qu’il soit porteur à la fois d’un réel contrôle des travailleuses et travailleurs sur leur négos et sur l’établissement d’un fonctionnement démocratique au sein de leur syndicat.
Les militantes et militants syndical-e-s et progressistes doivent se réunir et discuter de ces enjeux. C’est pourquoi nous sous-signant cette déclaration, vous proposons de diffuser cette invitation et de venir discuter avec nous des enjeux de la négociation du secteur public qui a cours.
Voici les questions que nous pensons aborder :
1. Quelle est la stratégie patronale en cours ? Pourquoi les négos traînent-elles en longueur ?
2. Quelles sont les avancées/reculs dans les différents secteurs de négo ? Pourquoi les directions syndicales demeurent passives ? Pourquoi l’organisation de luttes et d’actions demeurent un sujet presque caché ? Comment faire ressortir la dimension féministe de la lutte du secteur public
3. Comment lier en période de Covid, l’enjeu de santé sécurité qui devient primordial et le droit de travailler dans des espaces sains ? Comment modifier le projet de loi 59 et assurer la santé et sécurité au travail tant des travailleuses et travailleurs du secteur public que de celles et ceux du secteur privé ?
4. Comment favoriser les caucus syndicaux de la base ? Comment favoriser leur réseautage ? Comment diffuser les réflexions et les rendre accessibles à la base syndicale ?
5. Quels actions communes à la base sont possibles dans cette conjoncture ? Comment développer l’appui populaire aux moyens d’actions et revendications des travailleuses/eurs du secteur public ?
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