Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Féminisme

Pour la paix, contre la guerre

Appel à 24 heures d’action solidaire féministe autour du Monde

Le samedi 3 juin, de 12.00 à 13.00h, rejoins-nous dans une action solidaire pour la paix à travers le monde.

Tu peux manifester, écrire un message… ou tout simplement prendre une photo ou faire une vidéo et la mettre dans notre site facebook https://www.facebook.com/marchemondialedesfemmes/

Et nous l’envoyer sur notre courrier électronique : info@marchemondiale.org.

Etre femme, c’est vivre constamment en état de guerre. Nous avons répété cette phrase lors de notre 4ème action internationale en 2015 en expliquant le contexte dans lequel nous, chez nous, sur nos communautés et territoires. Lors de notre 10ème Rencontre internationale à Maputo, en octobre 2016, nous étions toutes d’accord sur le fait que la violence et le terrorisme se répandent dans le monde à pas de géants. Partout, l’offensive conservatrice et la militarisation de la vie quotidienne des femmes sont devenues une tendance habituelle.

Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, les femmes subissent les effets et les conséquences de l’occupation des territoires par les régimes impérialistes coloniaux qui soumettent les peuples à des conditions infrahumaines, la criminalisation, et pratiquent les assassinats et des emprisonnements traumatisants que le reste du monde contemple en silence. C’est cela une guerre.

Nous assistons à la montée de gouvernements d’extrême droite et populistes de droite dans bien des pays de la planète, qui imposent un recul des droits acquis pendant des dizaines d’années de luttes populaires pour la justice, la liberté et l’égalité. D’un côté ils appellent à l’intolérance, la haine et la guerre contre les minorités, les personnes migrantes, les noires, indigènes, anticonformistes. Et de l’autre, ces gouvernements imposent des programmes néolibéraux bien plus radicaux qui défendent les intérêts des multinationales qui ont soutenu leurs campagnes électorales.

Nous faisons face à de nouvelles formes de colonialisme, où les gouvernements, de connivence avec les multinationales, envahissent des pays en Afrique, Asie et Amérique latine au nom des investissements directs et de l’aide au développement. Ils manipulent les gouvernements nationaux dont ils ont financé l’élection, en utilisant les mécanismes de l’aide et sous les auspices des Accords de libre échange et des politiques néolibérales. Ils accaparent les terres, dépouillent et déplacent des familles et communautés entières, les privant de leurs moyens de gagner leurs vies et de toutes les ressources naturelles nécessaires à la vie. Dans ce contexte, les communautés ont à endurer une extrême pauvreté, la violence et la peur pour leur présent et leur futur. Les femmes en paient le prix fort et luttent pour garantir des moyens de subsistance à leurs familles, elles sont exploitées dans des travaux non rémunérés et finissent souvent dans la prostitution, le mariage précoce ou forcés et leur avenir est bouché.

La militarisation de nos vies quotidiennes s’est banalisée dans le monde entier. Les grandes puissances produisent des armes et les vendent aux pays dans lesquels elles ont des intérêts économiques solides. Les pays africains sont leurs marchés favoris, en particulier ceux d’Afrique occidentale et d’autres pays comme la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la Côte d’ivoire et le Mozambique. Elles créent des dettes en fournissant des armes aux gouvernements nationaux et aux groupes rebelles, qui à leur tour sèment les guerres civiles et les attaques terroristes sur tout le territoire.

Pendant que les peuples luttent les uns contre les autres, les multinationales intensifient leurs opérations d’extraction de matières premières et elles récupèrent le peu d’impôts qu’elles paient sous forme de remboursement de la dette. Dans cette situation, les gouvernements nationaux n’ont plus la capacité d’offrir des services de base tels que la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement, le logement, le transport public, il n’y a plus de place pour la construction d’espaces démocratiques. Les violations des droits des femmes augmentent ainsi que la criminalité en général, lorsque les systèmes judiciaires ne défendent et ne protègent que les intérêts des élites politiques et garantissent l’impunité des multinationales. C’est une forme de guerre.

La démocratie a été bafouée et n’a pas permis que des élections justes soient organisés, au contraire, des gouvernements dictatoriaux restent au pouvoir pendant de longues années. Les droits constitutionnels et les lois sont manipulées et varient en fonction des intérêts d’élites minoritaires. Nous avons été témoins d’arrestations et assassinats de militants politiques, de la fermeture de leurs organisations en Turquie, au Burundi et dans bien d’autres parties du monde. Les institutions régionales et mondiales n’ont pas pu assurer de médiation dans les conflits ni exiger que des comptes soient rendus. Au contraire, elles légitiment ces dictatures.

Ces milliers de personnes se voient obligées à émigrer. Nous vivons une période historique marquée par la mobilité des personnes à la recherche d’un endroit sûr pour elles et la vie de leur famille. L’Afrique est le continent qui reçoit le plus grand nombre de migrants, enfants, femmes et hommes qui se déplacent des zones rurales vers les villes, d’un pays à l’autre.

Des milliers de migrants africains et du Moyen Orient meurent en mer Méditerranée dans leur tentative de rejoindre l’Europe pour sauver leurs vies, échapper à la brutalité causée par les guerres, la faim et les persécutions réalisées par les mêmes forces capitalistes mentionnées précédemment. Les personnes migrantes vivent dans des conditions très vulnérables et font face à toutes sortes de discrimination : leur citoyenneté n’est pas reconnue, elles n’ont pas accès à l’emploi, elles ne peuvent pas vivre avec leurs familles, elles sont exposés à la faim, aux maladies et bien d’autres fléaux. Ce sont des êtres humains qui ont des savoirs, des cultures, des valeurs et ont un rôle à jouer dans le processus de construction d’un monde meilleur pour tous.

Nous, militantes de la Marche Mondiale des Femmes, appelons toutes les militantes, camarades et amies du monde entier à se joindre à nous en une action solidaire pour la paix le samedi 3 juin, de 12 h à 13 h. Postez vos messages et vos photos sur notre page Facebook : https://www.facebook.com/marchemondialedesfemmes/

Postez vos messages/revendications de paix, contre la guerre, pour les droits des migrantes, pour les femmes qui vivent en territoires occupés, pour les peuples affectés par les multinationales

Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche !

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