La prudence du secteur de l’éducation du SCFP-Québec tient, entre autres, du fait que par le passé, il y a eu successivement des réformes, un renouveau pédagogique et maintenant une politique sur la réussite éducative, sans que cela ait changé quelque chose de significatif dans la réussite des enfants. « J’aimerais bien savoir comment cette fois-ci le gouvernement va s’y prendre pour assurer que les changements vont augmenter la réussite, contrairement aux multitudes réformes passées. », de s’interroger Denis Bolduc, président du SCFP-Québec. « Avec les surplus budgétaires faramineux annoncés cette semaine, le gouvernement libéral a l’occasion de réinvestir massivement dans l’éducation pour réparer les pots qu’il a lui-même cassés avec ses mesures d’austérité », d’ajouter le président.
Plusieurs éléments demeurent nébuleux dans cette politique, notamment sur le plan de la prévention. Le gouvernement veut augmenter à 80 % la proportion d’enfants qui commence leur scolarité sans facteur de vulnérabilité. Cela veut dire que dès le service de garde, avant la maternelle à quatre ans, il faudra que des spécialistes évaluent les enfants afin de déterminer si un accompagnement est nécessaire avant l’entrée à l’école. « Est-ce dire que le ministère de la Famille va engager des professionnels dans leurs garderies pour faire ces interventions de préventions ? Il faut rester à l’affût ! », avertit Guillaume Bégin, président du Syndicat des professionnelles et professionnels Laval‒Rive-Nord (SCFP-5222).
Le désir d’améliorer la qualité des équipements, des installations et des infrastructures immobilières interpelle également le SCFP-Québec, où ses membres sont témoins du laisser-aller dans l’entretien des installations scolaires. « On nous annonce aussi trois grands chantiers ainsi que des groupes de travail, j’ose espérer que les employés de soutien toutes catégories confondues ainsi que les professionnels feront partie de ces groupes de travail, car ce sont des acteurs très importants dans la réussite et la qualité de vie de nos élèves », de déclarer Pierre Degray, président du secteur de l’éducation du SCFP.
Finalement, le SCFP-Québec tient à rappeler au gouvernement que s’il implante de nouvelles structures en éducation, qu’il n’oublie pas d’en abolir d’autres. « Ce n’est pas parce qu’on a une nouvelle politique qu’il faut retomber dans la création de nouvelles structures. Je prends comme exemple l’idée de créer un institut d’excellence en éducation. Est-ce que cette création ne viendrait pas en concurrence avec le conseil supérieur de l’éducation ? Tout ça pour dire, moins il y aura d’argent dans les structures et plus il y aura d’argent pour les enfants », de conclure Guillaume Bégin.
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