Nancy Bédard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ, et Johanne Riendeau, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, se sont adressées au nouveau gouvernement pour que des solutions soient mises en place rapidement pour redonner des conditions de travail humaines aux professionnelles en soins et planifier des programmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre.
Le manque chronique de personnel, la surcharge de travail, les absences non remplacées et les heures supplémentaires obligatoires ne permettent plus de soigner les patient-e-s adéquatement. « Dans le cas du CHSLD, nous avons utilisé tous les canaux de communication possibles pour alerter la direction du CIUSSS : plainte en fardeau de tâche, rapports d’experts, manifestations, signalement à la CNESST, inspection de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). Nos membres sont à bout de souffle. Dimanche dernier, les infirmières de l’urgence du Lakeshore ont spontanément fait un sit-in pour exprimer leur détresse, mais ça ne va pas bien non plus au centre mère-enfant et aux soins intensifs », a déclaré la présidente de FIQ-SPSSODIM, Johanne Riendeau.
Le syndicat est intervenu à de nombreuses reprises sur diverses tribunes, l’arbitre Richard Bertrand a même tranché en faveur du syndicat en avril dernier, mais la direction ne réagit pas et ne corrige pas la situation.
« Cette situation est inacceptable ! Le CHSLD Denis-Benjamin-Viger est l’exemple à ne pas suivre : l’employeur ne fournit pas les conditions minimales pour que les professionnelles en soins aient la capacité de donner des soins sécuritaires et de qualité. Il ne respecte pas leurs droits. Quand tous les acteurs parlent, les professionnelles en soins, les experts, la justice… et que la direction n’agit pas, on appelle cela de la maltraitance organisationnelle, comme l’a illustré avec éloquence la Protectrice du citoyen, Marie Rinfret, dans son rapport la semaine dernière », a affirmé la présidente de la FIQ, Nancy Bédard.
Les demandes du syndicat ont été clairement exprimées. Pour donner des soins humains et de qualité, et respecter les droits et la dignité des patients, il faut fournir un milieu de travail attractif afin d’attirer les professionnelles en soins et implanter des ratios professionnelles en soins/patient-e-s.
« Nous faisons actuellement la démonstration avec les projets pilotes implantés partout au Québec du bien fondé et de l’efficacité des ratios. Cette solution redonne de l’espoir à nos membres et le goût de s’engager de nouveau dans leur profession. Les résultats sont très positifs », a ajouté, Nancy Bédard.
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