Paris, 12/05/2022*
Le 3 mars 2017 au soir, le calvaire a débuté pour ce militant LGBTQI+, réfugié en France depuis 2014. De sortie dans un bar gay de la cité phocéenne, Zak Ostmane, alors âgé de 35 ans, fait la rencontre d’un homme avec qui il repartira pour finir la soirée. *« D’habitude, je suis très méfiant, je ne vais jamais chez quelqu’un comme ça »*, avait-il confié en 2017 à La Provence.
Sur le chemin, un deuxième homme les rejoint.
*Drogué, séquestré et violé dans un hôtel du centre-ville de Marseille*
*« J’étais tellement dans les vapes que j’ai cru qu’on entrait dans une grande maison, mais c’était en fait un hôtel. »*. Zak Ostmane, dans un état second, va alors être battu et violé par l’un des deux hommes. « *J’ai visiblement eu un moment d’inconscience totale parce que quand je me suis réveillé, il était en train de me sodomiser* * »*.
Par la suite, les coups vont continuer de tomber pendant de longues heures pour Zak. Attaché aux poignets et aux chevilles avec les draps du lit, les deux agresseurs vont se servir de lui *« comme d’un punching-ball »*. Alors qu’il crie au secours, les deux hommes le menacent de mort, avec un couteau, et lui demandent de *« * *nettoyer le sang qu’il y avait sur le sol et les murs »*. Dans la journée du samedi, Zak Ostmane peut prendre un comprimé de paracétamol, mais les deux hommes refusent de le libérer.
Son calvaire prendra fin le dimanche 5 mars, 36 heures après sa rencontre avec ses deux agresseurs. *« Alors qu’ils somnolaient toujours, j’ai vu passer une patrouille de police, je me suis dit, soit je reste et ils vont finir par me liquider, soit j’ouvre la fenêtre et je hurle »*, raconte-il. Les policiers viennent à son secours et arrêtent les agresseurs.
*Un procès devant la Cour d’assises d’Aix-en-Provence*
Les deux hommes, identifiés comme un ancien militaire de la Légion étrangère et un légionnaire du 2e régiment d’infanterie de Nîmes, signalé comme déserteur depuis début mars 2017, seront jugés pour séquestration, remise d’un objet sous contrainte, violences homophobes et viol.
Le procès débutera ce vendredi 13 avril 2022 devant la Cour d’assises d’Aix-en-Provence, pour une durée de trois jours. Zak Ostmane y sera représenté par Me Tewfik Bouzenoune.
Pour Me Etienne Deshoulières, avocat de Mousse, *« il semble ici que le nœud du problème se trouve ici dans le rejet de l’homosexualité. L’homophobie intériorisée conduit parfois les agresseurs homosexuels à commettre des actes d’extrême violence contre d’autres homosexuels »*.
Etienne Deshoulières – Avocat au barreau de Paris
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