Coup de théâtre, du même souffle et toujours au nom du ministre de l’Environnement, le député André Lamontagne annonçait en conférence de presse l’imposition d’un décret ministériel en faveur de l’agrandissement du lieu d’enfouissement de Saint-Nicéphore (Drummondville), propriété de la multinationale américaine Waste Management.
Alors qu’il existe un fort consensus contre ce projet, tant de la population par consultation et vote référendaire que des élus locaux, ce décret injustifié en faveur du promoteur intervient au moment même où un processus judiciaire est en cours ! Cette poursuite, intentée par l’enfouisseur américain contre la municipalité de Drummondville, vise à lui permettre de poursuivre ses activités controversées d’enfouissement.
« Les incohérences du ministre de l’Environnement doivent cesser, c’est inadmissible ! » – Jean-Guy Forcier, du Groupe d’opposants au dépotoir de Drummondville (GODD).
Deux autres méga-dépotoirs privés sans aucune acceptabilité sociale, le lieu d’enfouissement situé à Sainte-Sophie dans la MRC de la Rivière-du-Nord et celui de Lachenaie à Terrebonne, sont actuellement en demande d’agrandissement. Les communautés avoisinantes sont aussi menacées par un décret du ministre de l’Environnement et son appui déroutant au lucratif modèle d’affaire du puissant lobby des méga-enfouisseurs qui se fait au détriment d’une gestion écologique et régionale des déchets, des prochaines générations et des citoyens/citoyennes-contribuables.
« La charrue avant les bœufs, ce n’est pas une solution ! Nous sommes doublement inquiets qu’un décret frappe avant le BAPE générique »- déclare Normand L. Beaudet, co-porte-parole de la Coalition Alerte à l’Enfouissement Rivière-du-Nord (CAER).
En effet, un décret court-circuiterait l’application du PGMR, un plan régional de gestion des déchets sur le territoire de la MRC de la Rivière-du-Nord à l’actuelle demande pharaonique du promoteur d’enfouir un million de tonnes de déchets par année, pendant 18 ans.
Le droit de limiter ou interdire l’importation de déchets (art. 53.25 LQE) ainsi que la consultation publique obligatoire (art. 53.13 LQE) qui est rattachée à ce plan ne s’appliquerait donc pas à l’actuelle demande du promoteur. Aujourd’hui encore, près de 20 % de tous les déchets du Québec déferlent vers Sainte-Sophie à raison de centaines voire un millier de trajets de camions par jour.
Un BAPE générique, plus de 20 ans après la première Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, est essentiel. Il devra traiter des nombreuses incohérences de Québec dans sa gestion des matières résiduelles ; en l’occurrence, l’urgence sanitaire de détourner de l’enfouissement les matières organiques, principales responsables de la contamination de l’eau et de l’air, notamment au LET deLachenaie.
PÉTITION
La Coalition Alerte à l’Enfouissement Rivière-du-Nord et le Groupe d’opposants au dépotoir de Drummondville initieront sous peu la pétition Pas d’agrandissement sans BAPE générique préalable sur le site de l’Assemblée nationale du Québec.
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