Pour Lynda Khelil, une des arrêté-e-s de P6 et membre du comité légal de l’ASSÉ, « bien que nous nous réjouissons de l’abandon des accusations touchant près de 2000 manifestant(e)s, il importe de réitérer que cela n’efface en rien les scandaleuses violations de leurs droits », soulignant que « les accusations portées en vertu du règlement P6 ont menées à d’interminables délais de cour, à des dépenses en frais d’avocat(e)s, des heures de travail d’auto-représentation, pénalisant ainsi les arrêté(e)s pour des accusations qui ne tiennent tout simplement pas la route » comme le démontre la récente décision du juge Richmond en Cour municipale.
« Les arrestations de masse constituent clairement une stratégie policière visant à réprimer l’expression politique de certains groupes dont le message dérange » affirme Brice Dansereau-Olivier, porte-parole de la CPRP. « Les arrestations lors de la manifestation contre la brutalité policière de dimanche dernier le prouve une fois de plus : la non-divulgation de l’itinéraire n’est qu’un prétexte qui permet des interventions policières arbitraires. » S’il s’agit sans aucun doute d’un désaveu de P6 par le SPVM, l’utilisation de l’article 500.1 du Code de la sécurité routière pour procéder à ces arrestations démontre que de tels règlements ne sont que quelques outils d’un vaste arsenal visant à faire taire la dissidence.
La conférence de presse sera immédiatement suivie de la présentation des résultats préliminaires de la CPRP, qui a sillonné le Québec pour y documenter la répression politique des années 90 à aujourd’hui.
La CPRP est une initiative citoyenne visant à donner une voix aux individus et aux groupes qui ont été victimes et/ou témoins de répression politique depuis 1990. Au cours d’audiences qui se sont tenues à travers le Québec, elle a récolté témoignages et rapports dans le but de quantifier et documenter l’ampleur de la répression vécue au Québec et évaluer ses effets sur les individus et les groupes.