Les membres de l’APTS qui travaillent en CHSLD constatent de plus en plus de cas de dénutrition. « En l’absence de diététiste-nutritionniste en service et de préposés aux bénéficiaires en nombre suffisant, on passe de plus en plus souvent directement à la diète liquide de type Ensure dès qu’un résident ne s’alimente pas ou ne mange pas dans le temps restreint qui lui est imparti. Ces diètes peuvent être efficaces à très court terme, mais au bout de quelques jours, elles deviennent dangereuses. Nos membres nous rapportent qu’il n’est pas si rare qu’une personne consomme ces substituts liquides en remplacement du dîner et du souper pendant trois semaines, s’indigne la présidente. »
La supervision des plateaux de nourriture est également trop souvent escamotée, faute de personnel technique. « À cause du manque de techniciennes en diététique, des erreurs possiblement graves peuvent être commises dans la confection des assiettes, s’inquiète Carolle Dubé. Par exemple, si une personne a des problèmes de déglutition, il faut s’assurer que la texture des aliments soit adéquate. Dans ces circonstances particulières, les patates en poudre ou une viande hachée peuvent être appropriées. Moins il y a de personnel, plus les risques d’erreur sont élevés. »
En clôture du Forum, le ministre Barrette a annoncé un réinvestissement de 65 millions de dollars pour l’embauche d’infirmières et de préposés aux bénéficiaires en CHSLD. « C’est une bonne nouvelle, mais il est également impératif d’augmenter le nombre de professionnelles en nutrition. Autrement, la volonté du ministre d’améliorer la qualité des repas demeurera un vœu pieux », de conclure Carolle Dubé.