Pour la Fédération, les ratios sont l’impulsion à donner pour que le personnel nécessaire à la diminution du temps supplémentaire obligatoire (TSO) soit disponible et que des équipes de travail complètes et stables soient en place agissant de cette façon directement sur la charge de travail du personnel. Ainsi, la FIQ souhaite une loi qui limitera le nombre de patient-e-s que peut prendre en charge une professionnelle ou une équipe de soins. « Dans les projets ratios, on arrivait à avoir la disponibilité du personnel, car on leur offrait des conditions de travail et d’exercice sécuritaires. C’est de cette façon qu’on attirera des professionnelles en soins dans le réseau, qu’on les conservera en santé et qu’on leur permettra d’offrir des soins de qualité aux patient-e-s. Ça ne se fera pas en claquant des doigts et ça prendra du temps, mais il n’y a plus une minute à perdre pour débuter ce changement », de clamer madame Bédard.
Une évidence indiscutable
Jérôme Rousseau, vice-président de la FIQ et responsable politique du dossier des ratios abonde dans le même sens. « La ministre de la Santé a maintes fois promis d’améliorer le sort des professionnelles en soins et de mettre fin au TSO. Les ratios sont la solution la plus porteuse pour y arriver. Des 16 projets ratios terminés, 13 comités paritaires locaux en sont venus à la conclusion que les ratios sont pertinents et que leurs impacts sont bénéfiques tant pour les professionnelles en soins que pour les patient-e-s. Quand la quasi-totalité des employeurs et syndicats au niveau local vont dans le même sens et veulent maintenir ces mêmes ratios, quand les professionnelles nous disent avoir enfin plus de temps pour réaliser l’ensemble des soins requis par les patient-e-s, quand les familles sont soulagées des soins qui peuvent être donnés à leurs proches, quand les autres professionnel-le-s de l’unité nous disent voir des changements positifs, qu’est-ce que ça va prendre de plus à la ministre de Santé pour aller de l’avant ? », de questionner le vice-président.
Par ailleurs, la Fédération juge essentiel de rappeler que les ratios sécuritaires ont été expérimentés ailleurs dans le monde, avec des résultats éloquents et qu’ils sont une solution soutenue par plus d’une quinzaine d’années d’écrits scientifiques. « Partout où les ratios sécuritaires ont été implantés, ils ont permis d’attirer les professionnelles en soins dans le réseau et les y retenir en santé, d’améliorer la qualité et la sécurité des soins pour les patient-e-s, et d’assurer une meilleure efficacité du réseau de la santé », d’expliquer le vice-président.
Pour la Fédération, la ministre doit aller de l’avant et annoncer un plan de déploiement débutant en 2020. La période difficile vécue actuellement dans les urgences, et beaucoup d’autres événements déplorables qui se passent ailleurs dans le réseau, comme pour les personnes âgées en CHSLD, montrent qu’il faut cesser l’attentisme et passer à l’action. « Les professionnelles en soins souhaitent ardemment une bouffée d’espoir. Les projets ont fait la preuve que les ratios garantissent la sécurité et la qualité des soins et qu’ils donnent envie aux professionnelles en soins de s’engager dans le réseau de la santé. La ministre doit s’investir dans cette voie. Elle doit se rappeler qu’outre les professionnelles en soins et les gestionnaires qui ont vécu de près les projets ratios, des ordres professionnels et même la Protectrice du Citoyen reconnaissent l’importance de ratios appropriés et de leurs effets bénéfiques. Aller à l’encontre de cette solution deviendrait un non-sens absolu », de conclure madame Bédard.
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