« La seule façon d’empêcher la contamination de la
luzerne GM est d’arrêter la luzerne GM », a
déclaré Thibault Rehn de Vigilance OGM, qui a organisé la
manifestation. « Les consommateurs et les agriculteurs n’en veulent
pas. L’industrie doit abandonner ses plans de commercialisation de la
luzerne GM. »
Les marchands de semences se réunissent à Québec pour,
entre autres, finaliser le « plan de cohabitation », lequel vise
à mieux faire avaler aux autorités la commercialisation de la
luzerne GM, une sorte « d’accord de bon voisinage » qui ne
peut être que de la poudre aux yeux, puisqu’il est impossible, dans
le cas d’une plante pérenne comme la luzerne,
d’empêcher la contamination génétique.
« Empêcher la contamination génétique de la luzerne,
c’est de la pure fiction. Aucun ?plan de cohabitation” ne peut le
faire. Est-ce que les abeilles peuvent lire les plans de l’industrie ?
», a déclaré Gilbert Halde, président du Syndicat
des producteurs de lait biologique du Québec. « Il s’agit
d’un plan de contamination, pas de cohabitation. »
Monsanto et Forage Genetics International, qui travaillent à introduire
la luzerne GM dans l’Est du Canada cette année, font partie de
l’ACCS. De nombreuses associations d’agriculteurs de l’Est
s’opposent à la commercialisation de la luzerne GM, incluant
l’Union des producteurs agricoles (UPA), la Fédération des
producteurs de lait du Québec et l’Union nationale des fermiers.
La luzerne est d’une importance capitale puisqu’elle fournit le
pâturage et le foin pour l’alimentation animale, en particulier
pour les producteurs laitiers. La luzerne est une culture pérenne,
pollinisée par les abeilles.
Dans un rapport publié aujourd’hui, le Réseau canadien
d’action sur les biotechnologies (RCAB) et l’Union nationale des
fermiers réfutent le « plan de cohabitation » de
l’ACCS (www.rcab.ca/cohabitation).
« Il s’agit d’un plan d’atténuation des risques,
et non d’un plan de cohabitation », a déclaré Lucy
Sharratt du RCAB, « Le plan ignore les faits fondamentaux de la biologie
et de nombreuses réalités de l’agriculture. »
La réussite du plan de l’ACCS suppose que les agriculteurs
assument des tâches supplémentaires : tondre l’herbe des
fossés pendant leurs loisirs, faire les foins au moment idéal,
sans égard au temps qu’il fait, et nettoyer
l’équipement agricole selon des normes d’asepsie
chirurgicales, et ce, chaque année, sans la moindre compensation.
« L’industrie a besoin de faire semblant que la cohabitation est
possible, afin que les entreprises puissent justifier la commercialisation de
la luzerne GM. C’est inacceptable ! », a déclaré Lucy
Sharratt.
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Informations
· Thibault Rehn, Vigilance OGM
· Lucy Sharratt (en anglais), Canadian Biotechnology Action
Network (CBAN),