Rappelons que les négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public débuteront l’automne prochain dans un contexte qui comporte son lot de défis : retour de l’inflation, diminution du pouvoir d’achat, reconnaissance du travail des femmes ainsi que pénurie de main-d’œuvre.
« En Outaouais, il y a évidemment la question de la proximité avec l’Ontario qui change aussi la donne lorsqu’il est question de l’attraction et de la rétention du personnel dans nos réseaux, spécialement en éducation. En octobre 2019, l’Assemblée nationale adoptait une motion visant justement à reconnaître les particularités de la région à ce chapitre. Mais deux ans et demi plus tard, force est de constater que ces défis sont toujours bien présents, faute d’investissements nécessaires. À l’aube d’une campagne électorale, il nous apparaît important de le rappeler au gouvernement », fait valoir Éric Gingras, ajoutant que, pour attirer la relève et conserver l’expertise du personnel en poste, il n’y a pas mille façons de s’y prendre : cela passe nécessairement par la valorisation et l’amélioration des conditions de travail.
Moins de précarité et plus d’équité !
Les deux co-porte-parole de la coordination régionale des syndicats de la CSQ en Outaouais, Mélanie Déziel-Proulx et Guy Croteau, soutiennent aussi qu’il faut des emplois plus attrayants.
« La valorisation passe aussi par l’amélioration des conditions d’exercice, notamment par le respect de l’autonomie professionnelle du personnel et des emplois de qualité qui offrent un nombre d’heures suffisant, par exemple. Comment se fait-il que la précarité soit à ce point répandue, notamment dans le réseau de l’éducation, alors que nous sommes en plein contexte de pénurie de personnel ? C’est un non-sens ! Surtout que la compétition avec les emplois de la fonction publique fédérale, tout juste à côté, est très forte. » Une situation bien connue des syndicats de la CSQ en Outaouais, qui contribue à aggraver le manque de personnel et à induire une pression et une charge sur celles et ceux qui sont en poste.
Les deux co-porte-parole ajoutent que de reconnaître à leur juste valeur les emplois à très forte prédominance féminine serait aussi un geste concret de valorisation.
« Les iniquités perdurent malgré les nombreuses avancées depuis l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, il y a de cela 25 ans. Elle doit plus que jamais être renforcée pour que les milliers de travailleuses dans des domaines à prédominance féminine, qui revendiquent à juste titre un salaire égal pour un travail jugé équivalent, voient enfin leur emploi reconnu à sa juste valeur. L’équité salariale, il faut plus qu’en parler, il faut la régler ! Ce sont l’ensemble des Québécoises et des Québécois qui en bénéficieront. »
Un automne électoral
Au retour de la période estivale, les étapes des négociations en éducation, au collégial et en santé s’enclencheront rapidement : consultations, construction et dépôt des demandes syndicales, le tout sur fond de campagne électorale.
Rappelons également que la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) ont annoncé la formation d’un front commun afin de négocier d’une même voix avec le gouvernement. Les conventions collectives du secteur public viendront à échéance dans moins d’un an, soit le 31 mars 2023.
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