Une gestion des résidus miniers risquée et désuète
La Coalition est très inquiète du mode gestion des résidus miniers proposé par Royal Nickel.
« Ce mode de gestion des résidus miniers est désuet. C’est pratiquement une copie conforme de celui qui a mené au déversement catastrophique des résidus de la mine Mount Polley en 2014 : un immense parc à résidus miniers surmonté d’un gigantesque réservoir d’eau. La plupart des mines n’utilisent plus, ou tentent d’éviter cette pratique risquée » explique Ugo Lapointe, coordonnateur de Mining Watch Canada, cofondateur et coporte-parole de la Coalition.
Un geste politique avant tout
La Coalition revendique depuis plusieurs année un resserrement des normes encadrant les projets miniers à ciel ouvert. Selon de nombreux citoyens, organismes et associations de médecins, les normes actuelles ne sont pas adaptées à la réalité des impacts des méga mines à ciel ouvert. C’est ce qui ressort du Colloque sur les mines à ciel ouvert : la santé et l’environnement font-ils le poids ?, tenu en octobre 2014 en Abitibi-Témiscamingue, de même que des récents rapports de la Santé publique du Québec et des rapports du BAPE sur les projets de Mine Arnaud à Sept-Îles et de Royal Nickel à Launay.
« Canadian Malartic, la seule méga mine à ciel ouvert en opération au Québec, est incapable de respecter les normes en place (157 avis d’infractions) malgré les promesses faites au départ et tous les efforts mis depuis le début des opérations. Les BAPE de Mine Arnaud à Sept-Îles et de Royal Nickel à Launay prédisent également des dépassements de normes, notamment à cause de la taille de ces mines » affirme Dominique Bernier, coordonnatrice de la Coalition
De plus, la Première Nation algonquine Abitibiwinni (Pikogan) n’a pas donné son accord au projet qui se situe sur un territoire ancestral revendiqué. La communauté a d’ailleurs émis récemment un communiqué pour dénoncer cette situation.
« Comment ce projet peut-il paraître acceptable aux yeux de la ministre si les droits des autochtones, la protection de la santé, de la sécurité et de l’environnement ne sont pas assurés ? Dans les circonstances, cette approbation n’est très certainement qu’un geste politique à l’approche des élections fédérales » conclut Henri Jacob, président de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue, cofondateur et coporte-parole de la Coalition.